Pollution maritime : la gendarmerie maritime de Brest lance un appel à témoin.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Brest, le 25 mai 2022

Suite à une enquête ouverte pour suspicion de pollution maritime survenue tôt dans la matinée du vendredi 13 mai 2022, dans le Sud-Est de l’archipel des Glénan, un appel à témoin est lancé par la Gendarmerie maritime de Brest auprès de l’ensemble des marins, professionnels et plaisanciers, présents sur zone au moment des faits.

La pollution présumée consisterait en un rejet volontaire de nombreux sacs poubelles, fûts métalliques et caisses de conditionnement.

En cas de découverte de ce type de déchets, qu’ils soient dérivants ou découverts lors de la remonté des filets, il également demandé aux capitaines des navires de bien vouloir les conserver à bord et contacter, dans les meilleurs délais, la gendarmerie maritime de Concarneau au 02 98 50 77 35.

 

Contact presse :

Préfecture maritime de l’Atlantique

Tél. : 06.82.28.21.06

E-mail : ocr.astreinte@premar-atlantique.gouv.fr

Site : www.premar-atlantique.gouv.fr

 

le paquebot « Océan Majesty » soupçonné d’avoir vidé ses poubelles au large des Glénan : l’Association MOR GLAZ demande que tous les moyens soient mis en place par les services de l’Etat, les Autorités Maritimes et Judiciaires, afin de repêcher une partie des déchets repérés par les Marins pêcheurs témoins de cette pollution honteuse et scandaleuse.

 

Soupçonné d’avoir vidé ses poubelles au large des Glénan, le paquebot « Océan Majesty » contrôlé à Lorient, un contrôle un peu rapide peut-être (surtout ne pas déranger son business serait-il pollueur volontaire).
Le navire soupçonné à ce jour serait si avérée responsable de pollution volontaire. Les propos d’un témoin avec lequel nous avons communiqué sont clairs et précis ! -« il y avait tous types de déchets, ils ont du faire le grand ménage, des fûts d’huile de 200 litres découpés qui flottaient, autres déchets caisses passés par-dessus bord.. ». Cela se passe à trois milles au Sud-Est de l’archipel des Glénan, paradis des plaisanciers, endroit de rêve, pour tous les amoureux de la Mer et de l’Environnement, un endroit emblématique et historique. Si des plaisanciers se trouvaient sur place, et donc témoins de cette attaque « infamie » contre la Mer et les Pêcheurs ils doivent témoigner et déposer plainte.
Le Marin Pêcheur que nous avons eu au téléphone, nous indique qu’il a pris quelque chose dans son hélice et que forcément il n’a pas pu prendre de photos.
L’Association MOR GLAZ demande que tous les moyens soient mis en place par les services de l’Etat, les Autorités Maritimes et Judiciaires, afin de repêcher une partie des déchets repérés par les Marins pêcheurs qui ont vu cette pollution honteuse et scandaleuse. Tout doit être mis en œuvre, aucune impunité envers ces Gens qui continueraient de penser que rien n’aurait changé.
L’ Océan Majesty a reçu vendredi soir la visite des Agents du Centre de Sécurité des Navires du port de Lorient dans le Morbihan où le navire effectuait une (escale programmée).
Si ce navire était responsable de cette pollution volontaire, il doit être lourdement sanctionné, il doit être interdit durant des mois de naviguer sur la zone. Ces gestes ternissent le monde de la croisière. Ces comportements ne sont pas pour autant isolés, ceux qui ne polluent pas « plus » ici, le font ailleurs, ne soyons pas dupes. Ces déchets seront repêchés dans les filets des pêcheurs qui eux pour la grande majorité font des efforts pour protéger la Mer. Ces déchets et divers objets sont aussi des risques pour les petits chalutiers, navires de plaisance et bien entendu pour la Mer et l’Homme.
L’Océan Majesty, est un paquebot de 136 mètres battant pavillon Portugais. Construit en 1966, remis à neuf en 2013 et peut accueillir à son bord plus de 500 passagers.

Si les passagers avaient eu connaissance de cette pollution (si elle provient de ce navire) qu’elle aurait été leur réaction ?

L’un de nos Adhérents manager d’une Compagnie de paquebots de luxes est quant à lui scandalisé par ces méthodes ; -« Bonjour Jean-Paul, Merci pour ce partage. Je ne connaissais pas Majestic International Cruises. Moi aussi, je me demande comment on peut encore en arriver là… sans doute de l’économie à tous les postes, c’est scandaleux. Le changement de comportement prend beaucoup trop de temps, à terre comme en mer ».

Pour l’Association MOR GLAZ
Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

SUITE

L’Association MOR GLAZ constate avec satisfaction que le Chantier de déconstruction des vieux navires à Brest attire de plus en plus de visiteurs, fait dire et écrire de plus en plus de propos positifs. Et pourtant le combat fut long, semé d’écueils et de forts coups de vent de force 12 !

« L’EX-CLEMENCEAU  » du port de Brest vers « Hartlepool»,  l’Association MOR GLAZ écrivait « déclarait » un raté pour le port de Brest. Toutes les formations politiques en position de prendre des décisions y étaient vivement opposées, et se défaussaient de manières lamentables et erronées, pour dénoncer la déconstruction des navires à Brest (polluante, bruyante, qui ferait venir des Travailleurs Etrangers etc…). La campagne municipale en 2013 fut même violente sur le sujet.

Le Journaliste d’un grand quotidien titra : « Ex-Clemenceau ». Un porte-avions pour faire redécoller Hartlepool. En fait tout était dans le titre, et nous confortait pour continuer le combat aux côtés d’Industriels Brestois, qui eux sont les forces vives, et durables dans le pays et sur les ports.

L’Association MOR GLAZ bien conseillée savait que l’activité Industrielle était viable sur du long terme, le but était celui-là, former des spécialistes capables de déconstruire et de recycler des navires dans les meilleures conditions Sociales et Environnementales. Créer une véritable activité Industrielle sur le port de Brest créatrice d’emplois !

L’Association MOR GLAZ apprend, que le Député Européen Pierre KARLESKIND sera en visite ce vendredi 7 mai 2022  sur le  port de Brest et  souhaite visiter le Chantier de déconstruction des vieux navires. Nous en profitons pour rappeler à l’Elu, que tous les Chantiers en Europe ne sont pas aussi protecteurs des Hommes et de l’Environnement qu’à Brest. Que le Parlement Européen délivre parfois des dérogations le label Qualité à des Chantiers qui ne le méritent pas. L’Association MOR GLAZ lui demande de rectifier le cap et de faire en sorte que Brest soit l’exemple de ce qui doit se faire partout en Europe et ailleurs, de faire appliquer la juste concurrence si chère à l’Union Européenne. Cet Elu qui rencontre vraisemblablement les  Armateurs, doit imposer l’abolition de certaines dérives pour déconstruire leurs navires dans des Chantiers peu ou pas rigoureux.

Pour exemple : le Chantier « Aliaga » en Turquie dans lequel, les navires sont démolis sur les plages avec la pratique du « BEACHING » et ce, « sous le regard  peu ou pas inquiet » de l’Union Européenne. Les Chantiers Turques sont les concurrents  déloyaux du Chantier que vous visitez. En Turquie, les navires sont déconstruits comme en Asie. Ici à Brest les navires sont «recyclés» !

MOR GLAZ  ne lutte pas contre le dérèglement climatique, mais depuis des décennies contre les causes, les contrevenants de certaines règles, et comportements. La déconstruction des vieux navires dans de mauvais Chantiers est une dérive grave « il y a urgence et nécessité » il faut transformer en profondeur et efficacement les us et coutumes. Cela nécessite une volonté. Il faut changer le cap avec des capitaines courageux à la barre.

 

Pour l’Association MOR GLAZ     Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

Le 21 avril 2022 Jacques PERRIN larguait les amarres, condoléances à toutes celles et ceux qui restent sur le quai tristes et un peu désemparés.

Souvenir d’une rencontre qui restera présente à jamais !

Une rencontre à bord de l’Abeille Bourbon à Brest avec Monsieur Jacques PERRIN lors de sa remise du Grand Prix de l’Institut Français de la Mer par Monsieur Francis VALLAT.

Jacques et moi, nous étions restés en relations, facile de joindre Jacques lorsqu’il pensait « jugeait » que votre démarche pour défendre les Marins et les Océans était juste et réelle ! Un grand Homme si simple et rigoureux comme le sont souvent les Marins, Jacques était de notre communauté, celle des Gens de Mer, elle est endeuillée.

Quel honneur pour l’Association MOR GLAZ,  ses Adhérentes et Adhérents lorsqu’il accepta sur un simple appel téléphonique de dédicacer notre carte de vœux en 2011, et quel message d’espoir dans cette dédicace.

Merci Jacques pour tout ce que vous avez réalisé, merci pour les Marins et les Océans. La Planète, pour laquelle vous étiez si engagé, sans violence, vos écrits, vos images étaient vos moyens pour  faire passer tous ces beaux messages, tel l’oiseau marin qui survole la crête de la vague !  Merci Jacques.

Jacques, vous allez prendre la barre d’un navire pour réaliser un autre voyage, une Mer plus calme, l’ultime voyage celui parfois redouté par les Marins. Vous laisserez dans le sillage du navire qui vous conduira vers le quai, tant et tant de joies, de souvenirs et de vérités.

L’Association MOR GLAZ avait été très sensible pour « par » votre engagement auprès de nous. Vous le Capitaine défenseur de la Planète, si réaliste qui avez su avec fierté, détermination et d’une tolérance remarquable défendre les Marins et les Océans. Merci Jacques.

Bonne Mer Capitaine, merci pour tout reposez en paix, la relève de quart, ne sera plus jamais la même, vous manquerez sur le pont.

 

Human Rights at Sea : « Les crimes de guerre commis contre la marine marchande doivent faire l’objet de poursuites pénales » Un article de Adeline Descamps, Rédactrice en chef du Journal de la Marine Marchande ( JDMM)

Publié le 16 Avril 2022 par Adeline Descamps

©HRAS

Plus de cinquante jours après le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les chances de désescalade sont ténues et le bilan humain est lourd. Les attaques contre les marins et les navires, qui se retrouvent au cœur des hostilités, inquiètent de plus en plus les ONG. Human Rights at Sea place le dossier au niveau de la Cour pénale internationale en évoquant la notion de « crimes de guerre ».

Crimes de guerre. La notion obéit à une définition stricte du droit international des conflits armés qu’il revient à la cour pénale internationale d’apprécier. Mais les ONG n’hésitent plus à en faire usage. Même en temps de guerre, il existe des règles de conduite. Le droit international humanitaire (DIH), autrement appelé « droit des conflits armés », est un corpus de textes qui encadre les opérations de guerre et l’emploi des armes pour en minimiser les impacts, en particulier à l’égard des populations et des installations civiles.

Qu’il s’agisse du nombre de civils blessés et tués, de personnes déplacées, de pertes militaires… aucun bilan précis des victimes civiles n’est disponible et toutes les données sont à prendre avec beaucoup de prudence car elles peuvent difficilement être corroborées sur le terrain par des organismes dépendants. Information et désinformation font partie des armes de guerre. Une seule certitude : elles sont trop nombreuses.

Mais le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) estimait à 4 335 le nombre de victimes civiles dans le pays – 1 842 tués et 2 493 blessés –, selon des données arrêtées au 11 avril. L’organisation précise toutefois que « les chiffres réels sont considérablement plus élevés » car il y a un temps entre la réception des informations et la vérification sur le terrain, indique-t-elle, si tant que les ONG puissent avoir accès aux lieux pour rassembler les preuves, essentielles pour qualifier les atrocités commises sur le terrain en « crimes de guerre ». « La plupart des victimes civiles enregistrées ont été causées par l’utilisation d’armes explosives ayant une large zone d’impact, notamment des tirs d’artillerie lourde et de systèmes de roquettes à lanceur multiple, ainsi que des frappes de missiles et aériennes », assure l’organisation.

10,5 millions de déplacés, 40 à 50 000 déportés

Plus de 10,5 millions de personnes ont été déplacées, que ce soit à l’intérieur de leur pays ou à l’extérieur où elles deviennent des réfugiés, décompte le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Cela correspond à environ un quart de la population. Les estimations font par ailleurs état de 13 millions de personnes dans un besoin urgent d’aide humanitaire en Ukraine. Selon le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylinko, cité par le JDD, « il y aurait au moins 40 000 déportés et 50 000 certainement ». Le terme de « déporté » résonne particulièrement en Ukraine et convoque les heures sombres d’une Histoire saturée de mémoire. Certains récits, recueillis par des journalistes, sont terrifiants.

Un bilan civil difficile à établir faute d’accès aux lieux

Entre 2 500 et 3 000 soldats ukrainiens sont par ailleurs morts depuis le début du conflit le 24 février, a assuré le vendredi 15 avril le président ukrainien Volodymyr Zelensky alors qu’il était interviewé par un journaliste de CNN et 10 000 autres blessés. Lui aussi se réfuse à évoquer un bilan civil, difficile à établir car « au sud de notre pays, Kherson, Berdyansk, Marioupol plus à l’est, et la zone à l’est où se trouve Volnovakha sont bloquées ». Lors de cette même interview, le président ukrainien a affirmé que « le monde entier » devait être « inquiet » du possible recours à des « armes nucléaires » ou « chimiques » auquel pourrait se livrer Vladimir Poutine, « acculé par ses revers militaires en Ukraine. »

Les attaques contre les navires de commerce interdites par le droit en matière de conflits armés

« Le droit international interdit explicitement les attaques contre les navires marchands battant le pavillon d’États neutres aux États en guerre. Les navires marchands au mouillage dans les ports assiégés sont des biens civils par leur nature, leur emplacement, leur but et leur utilisation, et ils ne contribuent pas à l’action militaire. Toute attaque contre eux, comme le bombardement, est donc strictement interdite », rappelle Human Rights at Sea.

Le droit des conflits armés encadre aussi la saisie et la détention de navires marchands ennemis en mer. Si elles peuvent être autorisées par le droit international, la loi exige que les propriétaires du navire soient dédommagés de l’immobilisation ou destruction de propriété, rappelle l’ONG.

Human Rights at Sea appelle à son tour la communauté internationale et les autorités compétentes à s’obliger dès à présent à « demander des comptes » et à aider les juridictions internationales telle que la Cour pénale internationale (CPI) à rassembler les preuves. « Les crimes de guerre commis contre les marins ne doivent pas être oubliés. En tant que victimes civiles, ils ont eux aussi le droit d’obtenir justice. »

La Russie face aux « crimes de guerre »

Le procureur général de CPI était présent lors du conseil des ministres des Affaires étrangères le 9 avril pour aborder le soutien de l’UE à l’enquête ouverte pour « crimes de guerre » de la Russie en Ukraine.​

Le 13 avril, Karim Khan a qualifié l’Ukraine de « scène de crime », après une visite à Boutcha, près de Kiev, où les exactions commises ont déclenché la mise en oeuvre de nouvelles sanctions. « Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis », a-t-il justifié.

Avec son droit de veto, la Russie peut s’opposer à la saisine par le Conseil de sécurité de l’ONU de la Cour pénale internationale. Elle empêcherait ainsi le lancement d’une enquête sur de possibles crimes de guerre en Ukraine. Cela ne la met toutefois pas à l’abri de toute poursuite judiciaire car la CPI peut également être saisie par un État membre du traité de Rome ou par le procureur. Face aux « crimes de guerre » dont la Russie est accusée, il n’y a qu’une solution, rappelle inlassablement le président ukrainien : exclure ce pays du Conseil de sécurité de l’ONU.

Situation critique des marins

Dans un courrier adressée récemment au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de Médecins sans frontières (MSF), le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, et le secrétaire général de l’OMI, Kitack Lim, avaient alerté sur la situation critique de « pas moins de 1 000 marins » à bord de quelques 100 navires bloqués dans les ports ukrainiens, la mer Noire et la mer d’Azoz.

Les marins sont en prise directe avec les hostilités et des mines qui dérivent, avec des perspectives d’évacuation faibles du fait du blocus russe imposé alors qu’ils se trouvent dans des conditions de plus en plus précaires. Les vivres, les carburants, l’eau potable et les médicaments manquent, ont-ils fait valoir.

Ces dernières semaines, plusieurs navires marchands ont été pris pour cibles dans l’environnement du port ukrainien de Marioupol. Les événements les plus récents en date ont concerné le conventionnel Azburg, battant pavillon de la Dominique, qui a fini par couler après qu’un incendie se soit déclaré ; le vraquier Apache, qui selon le commandement militaire russe, tentait d’exfiltrer des représentants du bataillon extrémiste ukrainien Azov de Marioupol. Et le Smarta, un vraquier battant pavillon libérien, à quai à Marioupol depuis le 21 février, dont les 17 membres d’équipage sont retenus par les forces russes.

La Russie a déclaré avoir libéré ce qu’elle a appelé des « otages » des navires. Le 11 avril, dans un courrier adressé aux membres de l’Organisation maritime internationale (OMI), les autorités maritimes de la Dominique ont fait valoir que l’équipage du Azburg, qui a trouvé refuge à bord d’autres navire, serait « dans un état de peur et de détresse intense. »

Les attaques contre des navires marchands, des « crimes de guerre » ?

Depuis le début de la guerre, et selon les informations disponibles, un marin est mort à la suite d’une attaque de missile sur le Banglar Samriddhi. Et une dizaine de navires marchands ont essuyé des tirs. Mais le bilan pour les gens de mer et la navigation reste à renseigner.

« Chaque jour, les marins bloqués dans les ports ukrainiens craignent pour leur vie tandis que leur sécurité est menacée. Des attaques, telles que celles dont a fait l’objet le vraquier bangladais, qui a coûté la vie au troisième mécanicien du navire et l’Azburg, violent les lois de la guerre et constituent des crimes de guerre. Selon certaines informations, au moins trois autres navires marchands ont été attaqués à ce jour, dont un vraquier panaméen et un pétrolier battant pavillon moldave », indique l’ONG Human Rights at Sea, qui considère que les attaques contre des navires marchands constituent aussi des « crimes de guerre ».

Quinze réunions et des sessions extraordinaires 

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu 15 réunions et l’Assemblée générale des Nations unies, a voté à trois reprises pour condamner l’invasion (2 mars), réclamer la protection des civils (24 mars) et écarter la Russie du Conseil des droits de l’Homme (7 avril).

Il doit tenir ce 19 avril une nouvelle session alors que la mise en oeuvre de couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils reste problématique. À l’issue de la 35e session extraordinaire du Conseil de l’OMI, qui s’est tenue les 10 et 11 mars sur les conditions de navigation en mer Noire et en mer d’Azov, des mesures avaient été envisagées pour mettre en œuvre des corridirs maritimes de sécurité. Les modalités pratiques restent à définir.

Selon la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), qui représente quelque 200 syndicats de marins, ces « couloirs bleus » seraient impossibles à établir en raison des mines dérivantes.

Adeline Descamps

https://www.journalmarinemarchande.eu/actualite/shipping/human-rights-at-sea-les-crimes-de-guerre-commis-contre-la-marine-marchande

 

 

Plus de cinquante jours après le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les chances de désescalade sont ténues et le bilan humain est lourd. Les attaques contre les marins et les navires, qui se retrouvent au cœur des hostilités, inquiètent de plus en plus les ONG. Human Rights at Sea place le dossier au niveau de la Cour pénale internationale en évoquant la notion de « crimes de guerre ».

Crimes de guerre. La notion obéit à une définition stricte du droit international des conflits armés qu’il revient à la cour pénale internationale d’apprécier. Mais les ONG n’hésitent plus à en faire usage. Même en temps de guerre, il existe des règles de conduite. Le droit international humanitaire (DIH), autrement appelé « droit des conflits armés », est un corpus de textes qui encadre les opérations de guerre et l’emploi des armes pour en minimiser les impacts, en particulier à l’égard des populations et des installations civiles.

Qu’il s’agisse du nombre de civils blessés et tués, de personnes déplacées, de pertes militaires… aucun bilan précis des victimes civiles n’est disponible et toutes les données sont à prendre avec beaucoup de prudence car elles peuvent difficilement être corroborées sur le terrain par des organismes dépendants. Information et désinformation font partie des armes de guerre. Une seule certitude : elles sont trop nombreuses.

Mais le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) estimait à 4 335 le nombre de victimes civiles dans le pays – 1 842 tués et 2 493 blessés –, selon des données arrêtées au 11 avril. L’organisation précise toutefois que « les chiffres réels sont considérablement plus élevés » car il y a un temps entre la réception des informations et la vérification sur le terrain, indique-t-elle, si tant que les ONG puissent avoir accès aux lieux pour rassembler les preuves, essentielles pour qualifier les atrocités commises sur le terrain en « crimes de guerre ». « La plupart des victimes civiles enregistrées ont été causées par l’utilisation d’armes explosives ayant une large zone d’impact, notamment des tirs d’artillerie lourde et de systèmes de roquettes à lanceur multiple, ainsi que des frappes de missiles et aériennes », assure l’organisation.

10,5 millions de déplacés, 40 à 50 000 déportés

Plus de 10,5 millions de personnes ont été déplacées, que ce soit à l’intérieur de leur pays ou à l’extérieur où elles deviennent des réfugiés, décompte le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Cela correspond à environ un quart de la population. Les estimations font par ailleurs état de 13 millions de personnes dans un besoin urgent d’aide humanitaire en Ukraine. Selon le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylinko, cité par le JDD, « il y aurait au moins 40 000 déportés et 50 000 certainement ». Le terme de « déporté » résonne particulièrement en Ukraine et convoque les heures sombres d’une Histoire saturée de mémoire. Certains récits, recueillis par des journalistes, sont terrifiants.

Un bilan civil difficile à établir faute d’accès aux lieux

Entre 2 500 et 3 000 soldats ukrainiens sont par ailleurs morts depuis le début du conflit le 24 février, a assuré le vendredi 15 avril le président ukrainien Volodymyr Zelensky alors qu’il était interviewé par un journaliste de CNN et 10 000 autres blessés. Lui aussi se réfuse à évoquer un bilan civil, difficile à établir car « au sud de notre pays, Kherson, Berdyansk, Marioupol plus à l’est, et la zone à l’est où se trouve Volnovakha sont bloquées ». Lors de cette même interview, le président ukrainien a affirmé que « le monde entier » devait être « inquiet » du possible recours à des « armes nucléaires » ou « chimiques » auquel pourrait se livrer Vladimir Poutine, « acculé par ses revers militaires en Ukraine. »

Les attaques contre les navires de commerce interdites par le droit en matière de conflits armés

« Le droit international interdit explicitement les attaques contre les navires marchands battant le pavillon d’États neutres aux États en guerre. Les navires marchands au mouillage dans les ports assiégés sont des biens civils par leur nature, leur emplacement, leur but et leur utilisation, et ils ne contribuent pas à l’action militaire. Toute attaque contre eux, comme le bombardement, est donc strictement interdite », rappelle Human Rights at Sea.

Le droit des conflits armés encadre aussi la saisie et la détention de navires marchands ennemis en mer. Si elles peuvent être autorisées par le droit international, la loi exige que les propriétaires du navire soient dédommagés de l’immobilisation ou destruction de propriété, rappelle l’ONG.

Human Rights at Sea appelle à son tour la communauté internationale et les autorités compétentes à s’obliger dès à présent à « demander des comptes » et à aider les juridictions internationales telle que la Cour pénale internationale (CPI) à rassembler les preuves. « Les crimes de guerre commis contre les marins ne doivent pas être oubliés. En tant que victimes civiles, ils ont eux aussi le droit d’obtenir justice. »

La Russie face aux « crimes de guerre »

Le procureur général de CPI était présent lors du conseil des ministres des Affaires étrangères le 9 avril pour aborder le soutien de l’UE à l’enquête ouverte pour « crimes de guerre » de la Russie en Ukraine.​

Le 13 avril, Karim Khan a qualifié l’Ukraine de « scène de crime », après une visite à Boutcha, près de Kiev, où les exactions commises ont déclenché la mise en oeuvre de nouvelles sanctions. « Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis », a-t-il justifié.

Avec son droit de veto, la Russie peut s’opposer à la saisine par le Conseil de sécurité de l’ONU de la Cour pénale internationale. Elle empêcherait ainsi le lancement d’une enquête sur de possibles crimes de guerre en Ukraine. Cela ne la met toutefois pas à l’abri de toute poursuite judiciaire car la CPI peut également être saisie par un État membre du traité de Rome ou par le procureur. Face aux « crimes de guerre » dont la Russie est accusée, il n’y a qu’une solution, rappelle inlassablement le président ukrainien : exclure ce pays du Conseil de sécurité de l’ONU.

Situation critique des marins

Dans un courrier adressée récemment au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de Médecins sans frontières (MSF), le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, et le secrétaire général de l’OMI, Kitack Lim, avaient alerté sur la situation critique de « pas moins de 1 000 marins » à bord de quelques 100 navires bloqués dans les ports ukrainiens, la mer Noire et la mer d’Azoz.

Les marins sont en prise directe avec les hostilités et des mines qui dérivent, avec des perspectives d’évacuation faibles du fait du blocus russe imposé alors qu’ils se trouvent dans des conditions de plus en plus précaires. Les vivres, les carburants, l’eau potable et les médicaments manquent, ont-ils fait valoir.

Ces dernières semaines, plusieurs navires marchands ont été pris pour cibles dans l’environnement du port ukrainien de Marioupol. Les événements les plus récents en date ont concerné le conventionnel Azburg, battant pavillon de la Dominique, qui a fini par couler après qu’un incendie se soit déclaré ; le vraquier Apache, qui selon le commandement militaire russe, tentait d’exfiltrer des représentants du bataillon extrémiste ukrainien Azov de Marioupol. Et le Smarta, un vraquier battant pavillon libérien, à quai à Marioupol depuis le 21 février, dont les 17 membres d’équipage sont retenus par les forces russes.

La Russie a déclaré avoir libéré ce qu’elle a appelé des « otages » des navires. Le 11 avril, dans un courrier adressé aux membres de l’Organisation maritime internationale (OMI), les autorités maritimes de la Dominique ont fait valoir que l’équipage du Azburg, qui a trouvé refuge à bord d’autres navire, serait « dans un état de peur et de détresse intense. »

Les attaques contre des navires marchands, des « crimes de guerre » ?

Depuis le début de la guerre, et selon les informations disponibles, un marin est mort à la suite d’une attaque de missile sur le Banglar Samriddhi. Et une dizaine de navires marchands ont essuyé des tirs. Mais le bilan pour les gens de mer et la navigation reste à renseigner.

« Chaque jour, les marins bloqués dans les ports ukrainiens craignent pour leur vie tandis que leur sécurité est menacée. Des attaques, telles que celles dont a fait l’objet le vraquier bangladais, qui a coûté la vie au troisième mécanicien du navire et l’Azburg, violent les lois de la guerre et constituent des crimes de guerre. Selon certaines informations, au moins trois autres navires marchands ont été attaqués à ce jour, dont un vraquier panaméen et un pétrolier battant pavillon moldave », indique l’ONG Human Rights at Sea, qui considère que les attaques contre des navires marchands constituent aussi des « crimes de guerre ».

Quinze réunions et des sessions extraordinaires 

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu 15 réunions et l’Assemblée générale des Nations unies, a voté à trois reprises pour condamner l’invasion (2 mars), réclamer la protection des civils (24 mars) et écarter la Russie du Conseil des droits de l’Homme (7 avril).

Il doit tenir ce 19 avril une nouvelle session alors que la mise en oeuvre de couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils reste problématique. À l’issue de la 35e session extraordinaire du Conseil de l’OMI, qui s’est tenue les 10 et 11 mars sur les conditions de navigation en mer Noire et en mer d’Azov, des mesures avaient été envisagées pour mettre en œuvre des corridirs maritimes de sécurité. Les modalités pratiques restent à définir.

Selon la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), qui représente quelque 200 syndicats de marins, ces « couloirs bleus » seraient impossibles à établir en raison des mines dérivantes.

Adeline Descamps

https://www.journalmarinemarchande.eu/actualite/shipping/human-rights-at-sea-les-crimes-de-guerre-commis-contre-la-marine-marchande

 

Crise russo-ukrainienne : pas moins de 1 000 marins piégés Publié le 12 Avril 2022 par Adeline Descamps

Le vraquier Smarta aurait subi des tirs et abordé. Les membres d’équipage sont actuellement détenus par les forces russes. ©DR

Alors que plusieurs navires marchands ont été pris pour cibles ces dernières vingt-quatre heures dans l’environnement de la ville portuaire martyre de Marioupol, les organisations internationales réitèrent leur  appel à une intervention d’urgence pour les marins à bord de la centaine de navires bloqués dans les ports ukrainiens et les eaux territoriales.

Les soldats ukrainiens tentent désespérément de défendre la ville portuaire stratégique de Marioupol, cible prioritaire des attaques russes depuis plus de quarante jours, bombardée, assiégée, et en quasi-totalité détruite. Le pilonnage sans relâche est à la hauteur des enjeux que porte le maître du Kremlin pour cette partie sud-est du territoire ukrainien. Le contrôle de ce port industriel majeur sur la Mer d’Azov est la clé de la continuité territoriale que veut réaliser la Russie entre les deux Républiques séparatistes du Donbass et la Crimée annexée en 2014.

« Aujourd’hui sera probablement l’ultime bataille (…) car nos munitions s’épuisent », indiquait le lundi 11 mars sur les réseaux sociaux la 36e brigade de la marine nationale des forces armées ukrainiennes alors que le chef des séparatistes prorusses de Donetsk avait affirmé dès le 11 avril que ses troupes avaient conquis entièrement la zone. Les combats qui y font encore rage prouvent qu’il n’en est rien même si la ville-martyre est cependant en train de céder.

Selon Vadym Boïtchenko, maire de la ville, cité par Reuters, le nombre de civils tués dépasserait les 21 000, dont des enfants, tandis que 100 000 personnes sont toujours piégées dans la ville. Un bilan qu’il n’est pas possible de corroborer. Avant l’invasion du 24 février, selon les autorités locales, la ville portuaire comptait un peu moins de 400 000 habitants.

Une dizaine d’attaques contre des navires marchands

Ces derniers jours, plusieurs navires marchands ont été pris pour cibles dans l’environnement du port ukrainien. La semaine dernière, les forces russes ont bombardé le conventionnel Azburg, qui a fini par sombrer après qu’un incendie se soit déclaré. Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, a affirmé au cours du week-end dernier qu’un patrouilleur de la marine russe avait ouvert le feu sur le vraquier Apache.

Selon le commandement militaire russe, le naviredétenu et géré par la compagnie turque Misha Shipping et battant pavillon maltais, tentait d’exfiltrer des représentants du bataillon extrémiste ukrainien Azov de Marioupol.  Il est impossible de confirmer ou d’infirmer qu’il y a réellement eu une tentative de sa part de vouloir briser le blocus de Marioupol, comme le laissent entendre les forces russes car les données AIS des navires sont désactivées dans cette zone dangereuse pour la navigation.

Des responsables ukrainiens ont déclaré, également le 11 avril, que les militaires russes avaient capturé les 17 membres d’équipage, dont 16 de nationalité ukrainienne, du Smarta. Le vraquier battant pavillon libérien, parti d’Égypte mi-février, était à quai à Marioupol depuis le 21 février d’après les données AIS du navire. Il aurait essuyé des tirs avant d’être abordé. Il est actuellement amarré à l’ouest du port de la ville martyre mais sans son équipage, qui serait toujours retenu par les forces russes.

Ces deux derniers événements portent à une dizaine le nombre d’attaques dont ont fait l’objet de navires marchands depuis le début du conflit. Les données divergent selon les sources mais de façon avérée, il s’agirait au moins de la huitième. 

Appel urgent

Face à l’escalade des tensions, l’’OIT et l’OMI ont réitéré leur appel à une action urgente. Dans une lettre conjointe adressée aux responsables du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de Médecins sans frontières (MSF), le directeur général de l’Organisation internationale du travail, Guy Ryder, et le secrétaire général de l’Organisation maritime internationale, Kitack Lim, évoquent une situation critique pour les équipages de plus de 100 navires de commerce bloqués dans les ports ukrainiens. Selon l’OMI, pas moins de 1 000 marins sont pris au piège dans les ports ukrainiens et à bord des navires bloqués dans la mer d’Azov.

« Outre les dangers liés aux bombardements, de nombreux navires concernés manquent désormais de nourriture, de carburant et d’autres fournitures essentielles. La situation devient donc de plus en plus intenable », indiquent les représentants des organisations internationales.

Tout en condamnant l’agression de la Fédération de Russie envers l’Ukraine, « sa violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté d’un État membre des Nations Unies, s’étendant à ses eaux territoriales », le Conseil de l’OMI (40 membres), qui s’était réunie en session extraordinaire les 10 et 11 mars, avait validé le principe de corridors maritimes. Une soumission qui avait été déposée par la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), Intertank et Intercargo – les organisations professionnelles représentant les exploitants de tankers et de vraquiers, les deux catégories de navires qui fréquentent ces eaux –, ainsi que par les clubs P&I.

Outre une déclaration qui condamne fermement la violation du droit international par la Fédération de Russie, dont on peut sérieusement douter de la portée sur l’agresseur, il n’a pas été possible jusqu’à présent de mettre en pratique ces couloirs de sécurité, qui supposent au préalable un cessez-le-feu.

Le vice-premier ministre ukrainien, Iryna Vereshchuk, a toutefois déclaré ce 12 avril que neuf couloirs humanitaires allaient être ouverts à travers le pays pour permettre l’évacuation des civils, notamment de Marioupol.

Adeline Descamps

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Sommaire du N°5120

Le gasoil rendrait-il aveugle et plus clément : ou alors le « gel », l’immobilisation des navires appartenant à des intérêts Russe, serait-il appliqué  selon les biens transportés, un flou administratif qui permettrait d’assouplir les consignes ? 

 

L’escale du pétrolier Russe «NS POINT » venu dans le port de Brest le vendredi 8 avril 2022 livrer 15.000 tonnes de Gasoil suscite quelques interrogations de la part de l’Association MOR GLAZ. Ce navire bat pavillon du Libéria, mais est d’après nos informations  la propriété de la Compagnie Russe SCF filiale de la plus grande Compagnie Maritime Russe dans le transport d’hydrocarbures et partenaire de Total.

Ce navire a quitté le port de Brest après sa livraison, puis il a mis le cap vers le grand port Maritime de Bordeaux afin de livrer 20.000 tonnes de gasoil.  L’Association MOR GLAZ est satisfaite pour les Marins qui sont à bord de ce navire ! Satisfaite aussi pour le port de Brest.

Cependant notre interrogation est la suivante, pourquoi le navire « VLADIMIR LATYSHEV » est-il toujours « gelé » ou « bloqué » depuis plus d’un mois, dans le port de Saint-Malo sans savoir quand il pourrait repartir ? L’Association MOR GLAZ constate un vrai flou administratif, des positions parfois « ubuesques » et « confuses », pour les Marins qui ne doivent pas être les malheureux otages de cette guerre. Pour les Marins l’attente  à bord d’un navire le long du quai sans perspective est forcément longue, et se retrouvent dans ces tristes situations !

Un boycott du deux poids deux mesures, un flou Administratif qui nuit au moral des Marins qui sont les souffres douleurs de décisions prises à la va vite pour être les premiers à mettre en place des mesures !

Un papier de la Journaliste Solenne DUROX pour le Journal le « PARISIEN » mis en ligne avec son autorisation ….

 

Économie

Guerre en Ukraine : «C’est le flou total»… la longue attente des marins des cargos russes bloqués en France

Dans le cadre des sanctions prises contre Moscou, les douanes françaises empêchent plusieurs navires russes de reprendre la mer. À Saint-Malo, l’équipage du Vladimir Latyshev est coincé depuis plus d’un mois, sans savoir quand il pourra repartir.

Le cargo russe Vladimir Latyshev et ses 12 marins sont bloqués depuis plus d’un mois dans le port de Saint-Malo sur décision des douanes. LP/Solenne Durox

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2Solenne Durox 

Le 9 avril 2022 à 18h35

On le reconnaît de loin à son pavillon blanc bleu rouge. Long de 141 m, le cargo russe Vladimir Latyshev est bloqué dans le port de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) depuis le 2 mars. En provenance de Saint-Pétersbourg, il était venu décharger une cargaison de magnésie pour une société du groupe Roullier spécialisé dans la nutrition végétale et animale, avant d’être immobilisé sur ordre des douanes. Une décision prise dans le cadre du gel des avoirs lié aux sanctions décrétées par l’Union européenne envers les soutiens russes à la guerre en Ukraine. À bord, les douze marins, dont une femme, commencent à trouver le temps long. Ils l’occupent tant bien que mal en faisant de la maintenance, du nettoyage.

« L’équipage est pris au piège. À chacune de mes visites, le commandant semble de plus en plus nerveux », explique Laure Tallonneau, inspectrice de la fédération internationale des transports. C’est déjà la cinquième fois qu’elle vient à la rencontre de ces 12 marins âgés de 22 à 56 ans afin de s’assurer de leur bien-être et faire respecter leurs droits. Malgré la barrière de la langue — ils ne parlent pas tous anglais —, elle a réussi à savoir qu’ils sortent peu du navire mais sont heureusement payés par leur employeur et reçoivent des provisions. « Le problème, c’est qu’ils n’ont aucune perspective de départ et les douanes ne communiquent pas. C’est le flou total », ajoute Laure.

Comme le Victor Andryukhin, un autre cargo russe immobilisé à Marseille depuis début mars, le Vladimir Latyshev appartient à la société JSC GTLK dont l’actionnaire est la Fédération de Russie. Visé par la liste de sanctions, le ministre des Transports Vitaly Savelyev en était le président du conseil d’administration jusqu’à ce qu’il démissionne de ses fonctions au sein de l’entreprise le 5 mars selon l’agence de presse russe Interfax.

Les douanes condamnées à payer 100 000 euros

Parmi tous les navires contrôlés par les douanes françaises, il y en a un qui a eu plus de chance que les autres : le Pola Ariake. Retenu à Lorient (Morbihan) depuis fin février, il a pu reprendre le large le 28 mars après moult péripéties. Ce vraquier qui bat pavillon panaméen appartient à une filiale hongkongaise de JSC GTLK. Son armateur Pola Maritime avait saisi la justice et obtenu gain de cause le 18 mars. Le soulagement des marins n’avait été que de courte durée. Le lendemain, alors que le navire s’apprêtait à appareiller, les douanes étaient montées à bord pour le saisir.

« Elles ont occulté l’ordonnance rendue la veille et se sont opposées à la décision de justice », affirme Bertrand Costes, l’avocat de l’armateur. Ce dernier a dû réassigner en référé pour demander la mainlevée de la saisie. Le tribunal lui a une nouvelle fois donné raison et a, en outre, condamné les douanes à payer 100 000 euros de dommages et intérêts. Selon Me Costes, il est impossible de relier directement la filiale de GTLK à Vitaly Savelyev. « La notion de contrôle n’est pas prouvée. »

Les douanes ont fait appel. Président de l’association Mor Glaz qui défend les marins, Jean-Paul Hellequin ne comprend pas pourquoi la France est aussi « zélée » pour appliquer les sanctions. Geler ces navires n’est pas sans conséquences sur « les marins qui ont déjà subi la pandémie et qui vivent ensemble 24 heures sur 24 sur un bateau ». « La situation peut se dégrader. »

Alors que l’Union européenne a acté le 7 avril de nouvelles sanctions contre la Russie, dont la fermeture des ports européens aux navires russes, Jean-Paul Hellequin doute que cette dernière mesure soit efficace. « Beaucoup de navires battant pavillon russe sont en train de changer de pavillon. C’est très simple à faire, en moins de 48 heures, tout comme de changer de propriétaire. Il suffit de créer une boîte à lettres dans un paradis fiscal. » Sollicitée, la direction générale des douanes n’a pas souhaité répondre à nos questions.

 

Le jeudi 7 avril 2022 France 2 TV diffusait un « complément d’enquête » intitulé : « CARGOS : business en eaux troubles ». Nous conseillons aux Marins, à leurs Familles, ainsi qu’à nos Adhérents de MOR GLAZ et autres de regarder ce documentaire.

Le jeudi 7 avril 2022 France 2 TV diffusait un « complément d’enquête » intitulé : . Nous conseillons aux Marins, à leurs Familles, ainsi qu’à nos Adhérents de MOR GLAZ et autres de regarder ce documentaire.

Quelques personnes s’expriment, dont Laure TALLONNEAU bien connue sur les quais de La Rochelle à Saint-Malo Militante pour la Fédération Internationale du Travail (ITF). Laure est aussi Adhérente à l’Association MOR GLAZ, Laure a pour le documentaire eu l’audace de  monter à bord d’un navire en escale dans le port de Saint-Malo et de rencontrer le Commandant du navire. Laure, une Militante douée « investie » et « impliquée »   pour le bien être des Marins, de tous les Marins .Dans ce documentaire, elle révèle et montre ce qui se passe à bord de ce navire (même si les Marins ne se plaignent pas, son expérience lui fait deviner certains manquements).

Nous avons sous l’objectif de la caméra,  la malheureuse et triste image d’une partie de la flotte Mondiale du transport Maritime et des conditions de vie des Marins du Monde. Nous entendons les ordres donnés par le « pseudo-armateur » au Commandant du navire de ne laisser personne d’ITF monter à bord, trop tard….. Dans ce « complément d’enquête » plutôt bien construit, bien caché derrière des pavillons bien colorés mais, si tolérants et complaisants, il est  montré une partie du dessous des cartes du transport Maritime !

Les fervents libéraux dans tous les domaines, vont être satisfaits, la première puissance très structurée et bien organisée pourra continuer un business si peu ou pas contrôler parfois même en marge de tout respect humain, et des lois Sociales « pauvres Marins du Monde », et une Commission Européenne qui trouve ces situations plutôt tolérables, surtout ne pas se mêler ni ne pas déranger cette machine bien huilée, bien organisée, l’Association MOR GLAZ n’entrera pas dans les détails !Nous réitérons, que seuls les Armateurs sérieux peuvent décider du bien-être de leurs Personnels navigants et Sédentaires.

Il y a quelques semaines, la Direction Générale de la Société Maritime P&O Ferries annonçait   « avec grand regret, et l’arme à l’œil » la mise à quai de 800 Marins Britanniques, qu’elle devait licencier, afin d’éviter le naufrage de la Société. Elle annonçait devoir employer des Marins Colombiens, et autres Marins à très bas coût, une stratégie bien pensée et préparée depuis longtemps !

Le documentaire « complément d’enquête » montre par l’image, ce que dénonce depuis plus de 20 ans l’Association MOR GLAZ, nous avons passé des heures au téléphone avec deux des Journalistes. -« un transport Maritime croissant, des Armateurs de plus en plus les Maîtres des Océans et donc du Monde, passant par des sociétés de Manning peu ou pas rigoureuse pour trouver des Marins,  un nombre croissant de « pseudo-armateurs » les bandits exploiteurs du transport Maritime et de cette activité essentielle, des Etats de plus en plus « complices» « complaisants » « participatifs » « aveugles » et « volontaires »  à la fois. Avec tristesse, nous pouvons quasiment assurer que le prochain Marin à la « mode » sera Ukrainien, lorsque son pays sera devenu une ruine, les sociétés de Manning iront « accourront »  les embaucher à des coûts les plus bas, avec des conditions de vie épouvantables, mais, en déclarant la main sur le cœur qu’elles le feront pour le bien de ces Marins.

Pour préparer ce sujet nous avons beaucoup parlé avec deux journalistes…… Plusieurs vérités sont dites et montrées….Un coup de chapeau à la Militante Laure Tallonneau, une Militante qui est souvent si seule sur les quais afin d’aider les Marins du Monde, des Autorités portuaires et Maritimes si silencieuses alors que leurs missions sont de faire respecter certaines règles….Pourquoi , de dire, et de montrer la vérité serait-il  parfois dangereux et même condamnable ».

Une chose est quasiment certaine, la Direction Générale de P&O et d’autres ont de beaux jours devant elles, car pas souvent condamné devant les Tribunaux ! Les Dirigeants de la Société P&O Ferries  viennent de s’exclure des Armateurs, ils viennent  d’avoir le comportement des pires « pseudo-armateurs ».

Sur les Océans, les Marins souffrent, il suffit pour cela de les rencontrer, de les écouter et de les observer pour comprendre (les ports ne sont pas barricadés que pour des raisons de sécurité et de sûreté). Les comportements de certains Armateurs sont scandaleux ! La Société Maritime P&O par ces comportements vient de  «bafouer »  toutes les règles !  Certains en rêvaient, eux l’ont fait dans la Manche ! Elle est désormais au norme   https://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r4983-complement-denquete/21959914-complement-denquete/

La bataille Navale risque d’être terrible en Manche comme ailleurs, il y aura un grand nombre de naufragés si la riposte ne s’organisait pas dès aujourd’hui !  

Pour l’Association MOR GLAZ      Le Président Jean-Paul HELLEQUIN