Quelques faits et chiffres sur le bilan de l’Abeille Flandre, dont l’hélice tribord est fixée a l’entrée du parc à chaines sur le port de Brest. L’hélice de ce navire est désormais un Symbole sur le port de Brest, merci à la Mairie pour ce choix

De septembre 1979 au 1er janvier 2000 l’Abeille Flandre a réalisé 759 missions au large d’Ouessant, évitant 1 142 000 tonnes de pollution au mazout aux côtes bretonnes.

Sur ce nombre :

– 195 navires étaient en effet en difficultés majeures. Pour notamment 12 pétroliers, 7 transporteurs chimiques et deux ferries, la catastrophe a été évitée de justesse, dans des conditions météo extrêmes.

– 187 missions d’escorte pour des navires en avarie. Parmi eux, 19 pétroliers et huit chimiquiers.

– enfin, à 279 reprises, et pour notamment 14 pétroliers et six chimiquiers, elle s’est aussi portée à proximité de navires, pour une mission dite d’alerte ou « stand-by ».

Le week-end du naufrage de l’Erika, 400 bateaux, dont 84 hors normes, empruntaient le rail d’Ouessant selon la Préfecture maritime.  Face à cette menace perpétuelle, le Préfet maritime dispose d’une arme valable dans les eaux territoriales, et même dans les eaux internationales si les intérêts de l’Etat côtier sont menacés : la mise en demeure. Dans les faits, le capitaine et l’armateur du navire sont sommés de faire cesser la situation de danger. Un délai de 1 h, 6 h ou 12 h est accordée, selon l’urgence et la gravité de la situation. S’ils n’obtempèrent pas, l’Etat se substitue à eux et décide d’amener le bateau vers le port, ou vers le large, aux frais de l’armateur.

Bilan 2005 :

– 825 opérations depuis 25 ans, dont 211 missions de secours à des navires en difficulté, 217 escortes pour navires en avarie, 294 opérations de mise en alerte à proximité des navires, 82 opérations diverses, 21 exercices pétroliers.

Toutes ces opérations représentent plus de 21 catastrophes équivalentes au naufrage de l’AMOCO CADIZ. Cette statistique est la dernière que j’ai transmise à la presse il y a quelques temps, largement reprise et diffusée par l’ancienne Présidente des Abeilles International Madame Samira DRAOUA et bien d’autres avant elle !!!! Jean-Paul Hellequin

 Le vrai faux naufrage de l’East-Sea

Dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 février 2001, le vraquier « East-Sea » sous pavillon cambodgien navigue cap à l’ouest au large des côtes varoises, la mer est belle et la surveillance du littoral absente. En effet, le week-end vient de commencer et le sémaphore de Saint-Jean Cap-Feret est mis en sommeil jusqu’au lundi matin !!!

Ceci dit, l’activation des sémaphores n’empêcherait pas un navire d’aller s’échouer volontairement en prenant un cap perpendiculaire à la côte. La manœuvre est rapide et la surveillance permettrait simplement d’activer les secours, évitant aux « naufragés » de quitter le navire pour aller réveiller les riverains afin d’alerter les secours, et qui sait, d’appréhender les trafiquants ! Le CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) ne risque pas de recevoir un appel de détresse de l’East-Sea, ce dernier ayant mis volontairement le cap sur la plage de Boulouris. Dans la précipitation à vouloir quitter le navire ou se fondre aux émigrants, l’équipage « voyou » a sous- estimé la dérive, loupant la plage d’une centaine de mètres et fracassant l’avant sur l’enrochement ouest, provoquant une brèche dans le bordé tribord avant sous la flottaison, le moteur laissé en marche avant à demi-puissance. Le vraquier trouve ainsi une position d’équilibre que j’entretiens en réglant la propulsion en avant très lente afin de limiter les contraintes sur la coque.

L’East-Sea naviguait « incognito » dans les eaux territoriales des 12 milles soit dans la zone économique exclusive des 200 milles, sous couvert de la convention internationale de Montego Bay (1982), risquant simplement un contrôle des garde-côtes sensibles à la contrebande (armes, drogue, alcool, tabac etc…), à l’ immigration clandestine, et le plus important, à la pollution (c’est ce qui se voit le plus sur les plages !).

Cette convention établit pour tous les navires un régime de « droit de passage inoffensif » dans les eaux territoriales. Le comportement devant être un transit normal, ne portant pas atteinte à la paix, à l’ordre et à la sécurité de l’état riverain et s’effectuant en conformité avec les règles de droit international. Toutefois un état peut réglementer dans certains domaines (sécurité à la navigation, préservation des ressources et protection contre la pollution) de façon raisonnable, sans imposer aux navires étrangers des restrictions à l’exercice du droit de passage inoffensif.

J’ignore dans quelle mesure « le passage incognito » est encore sous le régime du « droit de passage inoffensif anonyme », car compte tenu de la généralisation des systèmes de détection AIS (Automatic Identification System) cela permet de connaître en temps réel l’identification et tous les paramètres de navigation d’un navire (cap, vitesse et position). Il sera toujours facile de couper l’alimentation électrique de l’émetteur AIS pour interrompre l’envoi automatique des données.

Définir une politique communautaire serait peut-être une bonne approche pour endiguer le flux d’immigration clandestine, mais comment y parvenir ?

La France proposait à l’encontre des passeurs une amende de 5000 € par clandestin en cas d’accordement de l’asile ! Ainsi que de rendre responsable le transporteur, pas étonnant que de nombreux candidats au passage préfèrent payer à prix d’or un système organisé via des passeurs mafieux, que celui de monter discrètement à bord de cargos, au risque d’être jetés à la mer en pâture aux requins lorsqu’ils sont découverts… J’ignore aujourd’hui où nous en sommes, mais les sanctions étaient par exemple d’environ 750 000 € en Finlande, 3 000 € au Royaume Uni, 1 500 € en France et 75 € en Belgique… Belle harmonisation européenne. Le trafic de clandestins reste une affaire juteuse ; dans le cas de l’East-Sea cela coûtait environ 3 000 € par adulte et 1 000 € par enfant. Retirons le prix du navire, environ 120 000 € (valeur à la démolition), ça laisse encore environ 1,5 millions € aux organisateurs. L’âge moyen des trafiquants est de 35 ans et les peines de prison prononcées entre 8 et 10 ans par le tribunal correctionnel de Draguignan le 16/12/2008. 10 ans par défaut à Majeed Mohammad (Syrien), Abdulkader Houban (Syrien) Sali Lukman etc… presque tous syriens sauf le propriétaire du bateau, Wissam Abbas Al Rai (Libanais) condamné à 6 ans. La convention de Dublin (15/06/1990) précise qu’on ne peut demander l’Asile que dans le Pays où l’on est arrivé !

Les mineurs non expulsables sont placés en centre d’accueil et souvent les émigrés sont sans papiers, ce qui facilite pour certains une fausse déclaration sur l’âge, et surtout sur le pays d’origine, la règle étant de ne pas renvoyer un émigrant provenant d’un pays en guerre.

Dans le cas de l’East-Sea, les 900 Kurdes en provenance d’Irak, fuyant le régime de Saddam Husseim, provenaient en réalité de Syrie, une communauté Yazidie, consciente que la vérité sur leur provenance risquait de les faire reconduire chez eux. Malgré le fait que les Kurdes, qu’ils soient d’Irak, de Syrie ou de Turquie, sont amenés à fuir la répression. Ainsi les trois quarts ont obtenus l’APS (Autorisation Provisoire de Séjour).

 Ce vrai faux naufrage ne doit pas faire oublier les vrais :

-« décembre 1996, le « Yolam » au large de la Sicile : 300 morts

en 1997, au sud-ouest de la Turquie : 21 morts ;Tanger : 23 morts; Tarifa : 37 puis 30 morts ; Otrante : 16 ; Montenegro : 100 ; Otrante : 60 ; littoral Turc : 60 ; Sud Italie : 180 …plus récemment au large de la Lybie : 220 morts. Une liste interminable. En 2008, l’Italie compte 36 000 arrivées par mer en provenance d’Afrique du nord (dont 75% sont demandeurs d’asile).

Au delà du titre « Coques en Stock » un clin d’œil à Tintin « coke en stock » dans le trafic d’esclaves embarqués en fond de cale, je crains un autre type de trafic , celui de l’océanisation des vieilles coques dans les profondeurs des océans, avec des cargaisons douteuses du genre « déchets » nucléaires, réglant de fait le coût du retraitement, facile à faire, et je pense sans scrupules pour les mafias du monde, j’aimerai espérer que cela ne soit que de la fiction ou un mauvais rêve de ma part. 

Je termine par un rapport de mer amplifié puisque j’étais à bord de l’East-Sea.

RAPPORT de MER [version amplifiée]

 Je soussigné MOUNES Yves Capitaine de 1ère classe de la Navigation maritime, exerçant la fonction de « Salvage Master » à la société « Les Abeilles International « basé à Le Havre quai L’amandé, certifie:

 Samedi 17 février 2001, vers 08h45 M. Christian QUILLIVIC directeur d’exploitation de LAI m’informe par GSM de l’échouage du vraquier » East-Sea « près de St Raphaël au niveau de Boulouris et me demande de m’y rendre afin d’évaluer la situation. Après confirmation de la disponibilité de M. F.Ferrandiz maître d’équipage, nous faisons route vers le lieu de l’échouage que nous atteignons à llh15.Le navire est échoué à la position 43°25,02N & 006°49,5E Cap au 265° gîte bâbord entre 5° et 10°. Moteur principal en avant Demi, la coque en appui au niveau de l’étrave sur l’enrochement ainsi que le bordé sur l’avant tribord.

Les secours ont déjà installé des passerelles en bois ainsi qu’une coupée du navire reposant sur l’enrochement au tiers avant tribord, procédant au débarquement un à un des passagers. Il doit en rester environ la moitié à bord soit près de 500. A la passerelle je rencontre deux représentants des Affaires Maritimes, un maître Principal de la section antipol de Toulon et les responsables des Marins pompiers dirigeant cette opération.

En effet monsieur QUILLIVIC (L.A.I.) me confirme que nous ne sommes pas manager et mon rôle se limite à l’aspect consultatif, j’en informe le commandant du Mérou, m’en remettant ainsi à sa disposition.

J’effectue un examen de la cale principale, accessible par 3 panneaux de descente (1 à l’avant et 2 sur l’arrière ouverts pour ventiler la cale, les 2 panneaux de cale étant fermés.)

[ j’effectue la descente dans l’unique cale du navire en apnée, tellement l’odeur d’urine est forte, imaginez 908 personnes enfermées dans une cale sans panneaux ouverts, pendant une dizaine de jours, hommes, femmes et enfants, sachant que trois naissances y ont eu lieu dans ces conditions d’hygiène épouvantables] Un mélange composé de plusieurs centaines de couvertures, matelas et vêtements de toutes sortes abandonnés pêle-mêle commence à flotter sur le plafond de ballast, alimenté en eau de la fissure générée par le déchirement de la tôle sur une longueur horizontale d’environ un mètre, entre deux membrures légèrement au-dessus du plafond de ballast ainsi qu’une deuxième déchirure horizontale commençant à se former 80 cm plus haut. Ces fissures correspondent au point d’appui de la coque sur une protubérance rocheuse, qui sous l’effet des mouvements de la houle de SSE s’agrandit lentement mais inexorablement. Les pompiers tentent de colmater au mieux les fissures à l’aide de chiffons et coins de bois.

L’assiette positive du navire fait couler l’eau vers l’arrière, laissant accessible la préparation d’un batardeau qui ne sera rempli de ciment qu’à la fin du débarquement des passagers, une fois la propulsion stoppée.

En effet la position d’équilibre du navire est due à son appui sur les roches, son amarrage sur divers rochers à tribord et la poussée de l’hélice, la barre étant à zéro.

Je mets en garde les pompiers du fait que la présence des chiffons et couvertures flottant dans la cale entraverait le fonctionnement des pompes. Je m’entends répondre qu’il n’est pas nécessaire de retirer cet amas de couvertures, leur pompe étant adaptée.

Ce à quoi je fais remarquer que je n’ai jamais vu de pompe capable de fonctionner dans ce cas!] Afin de diminuer les contraintes de la coque sur la roche, je règle la vitesse du moteur principal au minimum sans le caler, la bouteille d’air tribord est vide et la pression de télécommande à Zéro. Le groupe électrogène bâbord est en service, mais l’embrayage de la pompe hydraulique attelée est hors d’état, d’où l’inutilisation des apparaux de pont. Aucun plan ni document des circuits machine n’est présent à bord, seuls certains volants et commutateurs possèdent des identifications en « arabe « . Vers 12h45 la remorque en polypropylène du Mérou est disposée par le chaumard central arrière et tournée sur 3 bittes, la connexion s’effectue avec prudence le moteur principal étant toujours en avant très lente. Le Mérou attend remorque molle la fin du débarquement.

Je demande aux remorqueurs s’ils possèdent des moto-pompes d’assèchement disponibles à nous transborder, le niveau d’eau augmentant doucement, laissant entrevoir un léger mouvement de carène liquide occupant un tiers de la surface de la cale. Les pompiers me font remarquer qu’il n’est pas envisageable de vouloir utiliser du matériel thermique dans une cale fermée, alors qu’ils vont disposer d’un système à flux hydraulique!

Vers 13h00 le Super Frelon dépose le groupe motopompe hydraulique  » Stanley » sur le panneau de cale ainsi que les pompes et flexibles. Les marins pompiers disposent leur matériel et commencent le pompage par le panneau d’accès bâbord arrière. La pompe est partiellement immergée dans un panier plastique pour limiter l’engorgement par les chiffons, pendant qu’un autre pompier essaye d’éloigner les objets flottants à l’aide d’une planche. Le débit de la pompe est même supérieur à celui de la brèche, le niveau commençant à diminuer lentement. J’avise les pompiers qu’une fois le navire à flot, le tirant d’eau avant et le débit augmenteraient, aussi il serait bon de prévoir une seconde pompe, afin de pouvoir faire route sur Toulon.

Vers 14h00 le débarquement des passagers est terminé, la coupée embarquée, huit pompiers, un maître principal antipol et deux LAI restent à bord. Les avaries dans la cale se sont un peu aggravées, les coups successifs de la coque sur la roche ont allongé les fissures de part et d’autre des deux membrures concernées. La pose du ciment prompt dans le batardeau améliore bien le colmatage de la brèche.

Vers 14h15 je stoppe la propulsion de l’East-Sea « , le Mérou monte progressivement en puissance, tractant le plus possible vers l’Est, un pâté rocheux se situant sur le travers bâbord. A 14h35 le navire a reculé de 2 mètres, et les trois bittes où était tournée la remorque se sont cisaillées. Vers 15h00 le GPD fait une plongée pour inspection de la coque pendant que nous recommençons la manœuvre de passage du même gréement, ceinturant la partie arrière tribord du pavois, le bâti du cabestan et la paire de bittes restante.

A 16h00 la remorque est parée, le Mérou remet progressivement en tension, jusqu’au déséchouage vers 16h15. L’East-Sea prend rapidement de l’erre en arrière, route vers le large, le Mérou diminuant sa traction. La gîte du navire se stabilise entre 5 et 10 degrés sur tribord, conduisant à l’interruption du pompage pour disposer l’aspiration sur tribord arrière. Les pompiers m’ayant assuré disposer d’une autonomie au moins égale à « H +24 « , le remorquage doit pouvoir s’effectuer sereinement. Vers 17h00 le Mérou est largué, pour connecter sur l’arrière une aussière en polypropylène plus légère de la Carangue. Le Mérou peut ainsi rentrer son matériel de déséchouage, et préparer la remorque de mer avec sa pantoire fusible.

La pompe hydraulique cale fréquemment, stoppant le groupe Stanley. La deuxième pompe hydraulique se semble pas être compatible, [en effet les raccords hydrauliques sont différents, donc pas adaptables, ce qui signifie que la deuxième pompe restera hors service] le pompage est donc interrompu, l’eau continuant à monter dans la cale, la gîte atteignant les 15 degrés.

Un va-et-vient est établi entre le gaillard du navire et le Mérou par l’intermédiaire des deux chaumards avant. Une fois la pantoire à bord, l’œil est capelé sur une paire de bittes. Il est 17h30 le Mérou peut entreprendre le remorquage dès le largage de la Carangue (Remorqueur affrété par l’Etat Français afin d’assurer la protection du littoral en Mer Méditerranée). 18h00 le pompage est toujours stoppé, le carburateur du groupe Stanley est démonté pour recherche de panne.

La gîte est passée à 20 degrés tribord, aussi je me fais confirmer par le commandant des marins pompiers, que la phase pompage est très sérieusement compromise. [où sont-ils les « H+24 »?] Après nouvel examen de la situation ,j’ observe que le mouvement de carène liquide occupe toute la surface de la cale, nous mettant dans le cas le plus défavorable de perte de stabilité (ce navire n’ayant qu’une seule cale) et considérant qu’un mouvement non prévisible dû à la houle, peut entrainer le chavirage du navire.[J’essaie d’expliquer aux marins pompiers que la perte de stabilité d’un navire diminue avec le carré de la surface liquide et que nous sommes dans le cas le plus défavorable d’un navire à une seule cale!

Aussi j’envisage avec certitude le fait que le navire coulera vers minuit, mais je ne puis prévoir à quel moment il risque de chavirer ! L’enfoncement continue sur l’arrière, l’eau atteint le niveau du faux-pont et sur l’avant, la brèche est immergée d’environ 1.5 à 2 m. Après avoir informé le Mérou de mes observations, il est envisagé une évacuation du navire. Les pompiers assurant le pompage seront transférés sur la Carangue par zodiac.[François, le bosco des « Abeilles » doit se résigner à devoir se faire hélitreuiller pour la première fois, car sa présence dans le zodiac semble créer le seuil de « surcharge » Je profite de la présence sur zone de la vedette Gendarmerie Maritime  pour lui demander de se rapprocher coté tribord afin  d’être parée à intervenir en cas d’homme à la mer et il m’ait répondu qu’il n’est pas question d’approcher la coque du navire afin d’éviter d’éventuelles avaries !!!

Vers 18h15 arrivée du Super Frelon, hélitreuillage du groupe Stanley, du bosco LAI, des deux officiers marin pompiers [laissant le super-frelon en « stationnaire au-dessus du navire, je redescends dans la cale afin de prendre les mesures de période de roulis en fonction de l’envahissement de l’eau dans la cale, observations utiles pour mieux anticiper les phénomènes de chavirages] et moi-même. Dernier survol de la zone avant de faire route vers la DZ de l’arsenal de Toulon où nous débarquons vers 18h45.

 19h30 rencontre au Centre Opérationnel de la Marine  avec l’amiral Habert pour débriefing. C’est toujours le week-end, il n’est donc pas prévu qu’un chauffeur de l’arsenal puisse nous raccompagner à ma voiture laissée à Boulouris, c’est donc un militaire en fin de quart qui se propose de nous ramener dans sa voiture et hors de son service !  20h00 retour vers Boulouris pour récupération de véhicule personnel 21h30  » fin de mission »

J’affirme ce rapport sincère et véritable me réservant le droit de l’amplifier si besoin est.

Marseille le 19/02/2001

L’East-Sea a sombré le 18/02 à 00h00 par 1000m de fond en position N43°25′.5 et E007°01′.47

 Le Commandant Yvon MOUNES est Membre de l’Association MOR GLAZ

Le samedi 29 juin 2024  à 18h00 à la PAM se tenait un vernissage un peu hors du commun, très humaniste. Intitulé « ECLAIREUSES D’HUMANITE, VISAGE DE FEMMES EN MEDITERRANEE ».

 

 

Les positions de MOR GLAZ le 6 octobre 2018/ 14 août 2021 et diverses déclarations sur le net.

Dans le prolongement de ce vernissage le 3 juillet 2024 à 18h30 se tiendra un débat au même endroit animé par François THOMAS Président de SOS Méditerranée.

Jean-Paul HELLEQUIN

Président de l’Association MOR GLAZ

Membre des 500 Personnalités #OnboardAquarius

Nous avons la douleur de vous annoncer le décès de Maître Michel QUIMBERT.

 

Michel avait adhéré durant plusieurs années à l’Association MOR GLAZ, il reconnaissait notre militantisme, nos engagements communs contre les navires poubelles et autres sujets Maritimes mettant en danger l’environnement et les Marins !

Nous pouvons écrire que le Monde Maritime est endeuillé, Michel m’avait été présenté la première fois par mon Ami Roland ANDRIEU, puis à plusieurs reprises par les Dirigeants du Groupe Maritime  BOURBON !  Maître QUIMBERT était impressionnant par sa voix, ses « ces » gestuelles, Avocat Maritimiste de talent. Souvent nous avions croisé le verbe, mais, pour celles et ceux qui connaissaient Michel QUIMBERT, une banalité du quotidien !

Inscrit au barreau de Nantes depuis plus de cinquante ans.  L’avocat au franc-parler était spécialisé en droit maritime, aérien et des affaires. Un défenseur de notre Activité, il a largué les amarres trop tôt !

Maître QUIMERT était présent partout où il pouvait servir les causes des Marins.

Nous adressons nos plus vives condoléances à ses Proches, aux Membres du Cabinet, Avocats, Secrétaires et autres Personnels.

Michel, espérons que cet embarquement t’amènera vers un quai sur lequel t’attendront tes Amis, ceux du Monde Maritime mais bien d’autres encore. Merci pour ce que tu as réalisé pour notre Communauté celle à laquelle tu appartenais depuis des décennies.

Pour l’Association MOR GLAZ    Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

En ce mois de janvier 2024, deux sujets Maritimes inquiètent et attirent un peu plus que d’autres l’Association MOR GLAZ .

 

 

Le gigantisme du navire de croisière le « ICON OF THE SEAS » et les abandons de Marins dans le Monde Maritime sous le regard des Administrations et autres instances Internationales !

Depuis des décennies , l’Association MOR GLAZ attire l’attention des Autorités sur le gigantisme des navires, un véritable danger pour l’Environnement et encore bien plus grand lorsqu’ils ne sont pas équipés de Sécurité Passive Embarquée, qui devrait être obligatoire ! Ces navires créent certes, des problèmes de sécurité, mais aussi des conditions Sociales pour les Membres d’Equipage, quelles Nationalités, quels statuts, quelles conditions de vie ? Rappelons que 4 Marins sur 5 viennent de Pays pauvres sur ce navire 2500 Membres d’Equipage ! Quels moyens de sauvetage en cas de difficultés majeures ! Les Organisations en pensent quoi ?

–«  L’autre jour j’ai rencontré un expert de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) . Nous avons évoqué les grands sujets Maritimes, y compris ceux de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) » !

L’autre préoccupation de l’Association MOR GLAZ , plus de 1700 Marins recensés en 2023 auraient été laissé le long d’un quai ou sur une rade en Afrique, en Asie, lâchement abandonnés par des  « pseudo-Armateurs » sans scrupule. Cela représenterait plus de 130 navires abandonnés recensés, plus 10% par rapport à 2022. –« Rappelons que le transport Maritime est la première Force Mondiale » !

L’Union Européenne quant à elle et la France sont aussi « INSOCIALES » envers ces Marins   du Monde comme souvent en larguant les aussières de navires qui pourraient devenir gênants : –«  le cas du navire SKY III en décembre 2023, parti avec l’autorisation des Administrations Françaises qui se sont couchées devant l’Etat du pavillon « TANZANIEN », en est un bel exemple parmi tant d’autres !

En 2003, Francis VALLAT lors de la remise du Grand Prix de l’Institut Français de la Mer (IFM) qui m’avait été décerné pour mon soutien aux Marins du Monde, je l’avais partagé avec toutes celles et ceux qui menaient ce combat pour les Marins du Monde. Parfois, j’ai le sentiment que nous avançons, et puis ce chiffre de 1700 donne des frissons, il vous ramène à la triste réalité sociale et aux véritables conditions de vie de ces pauvres Marins du Monde et de leurs Familles !

La vice-Présidente de l’Association MOR GLAZ dont l’activité est Inspectrice du Syndicat ITF (Fédération Internationale des ouvriers de Transports) nous rapporte, que tant et tant de Marins pourraient se plaindre, -« mais que la crainte d’être black listé par les Sociétés de Manning est plus forte que la dignité à pouvoir se défendre » !

L’Association MOR GLAZ quant à elle, continuera de venir en aide et de dénoncer au plus haut niveau ces dérives Sociales ! Nous continuerons de mettre celles et ceux qui devraient faire respecter certaines règles face à leurs responsabilités !

Le 16 janvier 2023, l’émission sur le Front sur France 5 sous l’objectif de la caméra des Equipes du Journaliste Hugo CLEMENT  mettait en avant l’Association MOR GLAZ sur notre défense des Marins du Monde. Le navire ciblé était le «ONDA », que sont devenus les pauvres Marins qui se trouvaient à bord !  

 Pour l’Association MOR GLAZ    Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

 L’ASSOCIATION  MOR GLAZ DEMANDE UN MINISTRE DE LA MER         Lettre ouverte au Président de la République et au Premier Ministre !

Landerneau le 22 janvier 2024

Objet : quand sera enfin nommé le Ministre de la Mer !

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre,

Savez-vous que deux fois par jour, la Mer monte et descend ? Parfois le coefficient de la Marée et le vent sont si forts, qu’ils peuvent être dévastateurs, alors, rien ne résiste, les digues s’effondrent et les bassins débordent ! En ce moment sur les quais et dans les Campagnes le bruit gronde, tel celui du ressac sur les roches.

Messieurs depuis le remaniement Ministériel, les Gens de Mer se sentent à la dérive.

L’Association MOR GLAZ vous demande de nommer un Ministre de la Mer, un Ministre qui aura de vrais pouvoirs de vrais moyens, qui pourra barrer le navire en toute liberté afin de prendre un cap Social et durable pour notre Secteur.

Monsieur le Président de la République, cela confirmerait vos dires et vos engagements verbaux pour une Marine Marchande, de Pêche et toutes les activités liées au Maritime, mais, y croyez-vous vraiment ? L’Association MOR GLAZ, elle, elle y croit aux activités Maritimes avec des Marins et un Pavillon Français, certains Armateurs ont pris ce cap, et nous les saluons !

Dans une dizaine de jours (d’après nos informations) vous devriez nommer quelques Ministres Délégués et Secrétaires d’Etat, ne vous trompez pas dans votre casting, – « pardon dans vos nominations » !

La Mer, les activités Maritimes toutes confondues représentent plus de 340.000 Emplois en France, vous devriez avoir ce chiffre en mémoire lors de la nomination du Capitaine qui sera promu à la barre du Ministère de la Mer.

Vous nous expliquez sans relâche que la France « serait » un grand pays, mais avec quelles forces Maritimes, si nos activités Maritimes n’ont pas de Capitaine courageux à la passerelle d’un grand Ministère ! Le dernier Ministre de la Mer qu’a connu notre pays avait fait progresser nos activités, nos forces Maritimes, la Sécurité etc. … ! Messieurs, essayez cette fois d’entendre la corne, la sirène le Mayday qui vous viennent des quais, des Océans, des bords et des demeures !

Messieurs, montrez en mettant en place un Ministère de la Mer que vous accordez encore un peu de respect aux Marins, et plus largement au Monde Maritime, au Pavillon Français et à l’indépendance de notre Nation.

Messieurs, en Bretagne certainement que des Elus pourraient prétendre à cette nomination de Ministre, cela serait pour nous et nos Familles une reconnaissance pour les Gens de Mer et le Secteur, plus de 340.000 Emplois, des femmes et des hommes qui effectuent des métiers essentiels et difficiles, qui participent aux importations et exportations tout au long des années, pandémie ou pas et ce par toutes les tempêtes.

Les coups de canons en rafale que viennent de prendre les Pêcheurs annoncent un dernier voyage vers les abysses « dumping Social et toutes les dérives, la disparition de certains services sont programmés, Affaires Maritimes, Centres de Sécurité des Navires, les Centres Sociaux Maritimes, Services de Santé des Gens de Mer ! « Le navire prend l’eau de tout bord, seul un Ministre pourrait sauver le navire et les Equipages »

Messieurs, l’Association MOR GLAZ vous lance une TOULINE, sachez la saisir avant un raz de Marée qui pourrait se transformer en tsunami Social. La Mer et la Terre ainsi que les Marins et les Paysans sont très liés, les Terre-Neuvas en ont été un bel exemple, mais aussi la création de la Société Maritime Brittany Ferries, premier employeur de Marins Français !

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, lisez cette lettre ouverte avec attention, acceptez nos salutations Maritimes les plus respectueuses, et évitez la dépression qui se profile à l’horizon, nous vous remercions de votre attention !

Pour l’Association MOR GLAZ    Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

Monsieur Louis Le PENSEC a l’argué les aussières, d’autres l’attentent pour lui passer la TOULINE afin de lui trouver la meilleure place possible le long d’un quai ! L’ associations MOR GLAZ, l’association du REMORQUAGE  que je Préside et le Syndicat CGT des Marins du Grand Ouest présentent leurs condoléances à tous ses proches, à tous ses Amis et Compagnons !

 

(Photo by Gabriel BOUYS / AFP)

Louis Le PENSEC, n’était ni un Homme ni un Ministre ordinaire, il était engagé auprès des Marins, des Agriculteurs, des Gens tout simplement , Louis assumait ses responsabilités, il faisait au mieux ! Le Ministre vous recevait sur un appel téléphonique, il vous écoutait, la Société de Sauvetage « LES ABEILLES INTERNATIONAL » lui doit beaucoup ainsi que le renforcement des moyens mis à la disposition des Préfets Maritimes. -« Mais qui s’en souvient encore » ?

J’avais rencontré la première fois Louis Le PENSEC en 1978 après le naufrage du pétrolier « AMOCO CADIZ ». Cette rencontre s’était organisée sur l’initiative de Yves L’ELGOUALC’H du Syndicat CGT des Marins de Concarneau, les deux hommes étaient complices, visiblement ils se connaissaient bien, impressionnant pour le jeune Militant que j’étais, il tenait compte de tous les avis, un Elu au tutoiement facile !

A plusieurs reprises j’ai eu l’honneur de rencontrer Louis Le PENSEC, le Fils d’une Famille nombreuse, resté très proche des Gens malgré son ascension Sociale !

De temps en temps, nous nous croisions à l’aéroport de Brest Guipavas, il était resté d’une simplicité, il voulait toujours en savoir un peu plus sur les activités Maritimes, sur les comportements de certains Armateurs, la vie Sociale des Marins était l’une de ses préoccupations, il s’intéressait aussi au Groupe Maritime BOURBON et en avait un regard positif !

Le 26 janvier 1982, il organisa la Conférence de Paris sur la Sécurité Maritime entouré de treize Ministres des transports Européens, et des instances Internationales liées au transport. Son travail, sa persévérance avait abouti au « MEMORANDUM » de Paris instaurant un système harmonisé de contrôle des navires dans les ports des treize Etats signataires. Merci Monsieur le Ministre, vous aurez essayé. –«  Tout progrès passe en la matière par le respect des normes techniques des navires et l’amélioration du statut social des Marins.

Les Associations que je Préside, et le Syndicat que je représente garderont en mémoire vos combats, votre volonté d’avoir voulu faire changer les us et coutumes dans la première activité Mondiale !

Après avoir tiré sa révérence en 1983, car le Ministère de la Mer était remplacé par un Secrétariat, nous étions plusieurs à avoir essayé de le convaincre de regagner le navire mais en vain !

Le Ministre Louis Le PENSEC peut voyager tranquillement sur une Mer calme, il sera de ceux qui auront essayé de faire au mieux pour les Marins.

L’Association MOR GLAZ et toutes celles et ceux que je représente ne t’oublieront pas !

Pour les Associations précitées      Jean-Paul HELLEQUIN

Les Membres du Bureaux de l’Association MOR GLAZ vous souhaitent une très belle traversée 2024. Nous vous souhaitons la plus belle traversée, plutôt sur des Mers calmes et non polluées. Une pensée toute particulière pour celles et ceux qui vont franchir la vague 2023/2024 sans leurs proches !

Durant 2023 l’Association n’est pas restée amarrée le long d’un quai ou au mouillage ! Nous avons essayé au mieux d’escorter les Marins du Monde qui nous ont lancé La TOULINE ou pis encore envoyé un Mayday Mayday !

Les conflits entre les Peuples fragilisent la navigation, compliquent la vie des Marins, de tous les Marins. Il faut reprendre sérieusement la barre et éviter de laisser sombrer le navire en instaurant une paix durable à Terre et en Mer.

Même si parfois certains pouvaient penser que l’Association MOR GLAZ  provoque, agace, nous continuerons de saisir la main tendue par celles et ceux qui nous demanderons de l’aide !

Nous remercions notre partenaire  les Chantiers PIRIOU de Concarneau, le Photographe Charles Marion qui nous a offert la Photographie d’Ar Men,

les Personnalités qui ont accepté de dédicacer la carte de vœux 2024, Clarisse Lavanant Auteure-Compositrice-Interprète Française, Dan-Ar-Braz Auteur-CompositeurInterprèteGuitariste Français, Louis Cozan ancien Gardien de phare en Iroise,

Christian Buchet de l’Académie de Marine. Directeur du Centre d’Etudes de la Mer de l’Institut Catholique de Paris.

Merci à l’Imprimerie Marcel Tanguy de Pont-l’Abbé pour le travail effectué !

Pour l’Association MOR GLAZ   Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

Allons-nous vers un abandon de Marins, d’un navire poubelle voire des deux au large de Lorient en France dans le Morbihan ?

 

Une situation « UBUESQUE » et « HONTEUSE » pour l’Association MOR GLAZ, une situation qui malheureusement pour les Marins et l’Environnement n’est pas isolée.

Allons-nous vers un abandon de Marins, d’un navire poubelle voire des deux au large de Lorient en France dans le Morbihan ?

Le navire « SKY III » que certains Marins embarqués nomment navire dangereux ne veulent pas reprendre la Mer, et pourtant ces pauvres Marins en acceptent des conditions lamentables et honteuses ! L’Association MOR GLAZ dénonce cette situation encore une !

Ce « navire » construit en 1966 a changé plusieurs fois de pavillon, il bat depuis peu celui de la « TANZANIE » qui figure au (58ème rang sur les 66 immatriculations recensées). Le « pseudo-armateur » est Turc, l’Equipage est composé de 9 Marins de 7 nationalités) Chypriote, Roumaine, Grecque, Birmane, Finlandaise, Géorgienne et Syrienne.

D’après nos informations, le navire vient de « ROTTERDAM » port dans lequel il a été détenu 8 mois ! Il faisait route vers « CHYPRE » afin d’effectuer quelques réparations. Plusieurs des Marins jugent que le navire est trop dangereux pour effectuer un tel voyage. Ils veulent débarqués et être payés, les arriérés de salaires sont considérables, car aucun salaire perçu depuis le début de leur contrat !

Le navire est en avarie et donc au mouillage près de l’île de Groix.

La seule machine qui fonctionne, permettrait au navire de naviguer à la vitesse de 6 nœuds par Mer calme, les Marins ne pensent pas pouvoir compter sur ce vieux moteur usé et défaillant !

Le navire est un tas de rouille « – il est trop dangereux de repartir avec ce navire en Mer, il risquerait de casser en cas de tempête » !

La nourriture et l’eau sont restreintes pour l’Equipage

Les Equipements de Sécurité chaussures et autres sont  hors d’usage .

Les odeurs d’huile et de fioul sont insupportables

La demande des Marins est simple et justifiée –«  la demande du paiement  des salaires et le rapatriement le plus rapidement possible, les Marins ne veulent pas continuer de naviguer sur cette épave, un danger pour eux et pour la Mer » !

L’Association MOR GLAZ demande aux Administrations et Ministères concernés de ne pas laisser appareiller cet engin flottant et d’organiser le rapatriement des Marins !

Pour l’Association MOR GLAZ     Le Président Jean-Paul HELLEQUIN