Texte rédigé en français
par Per-Hakan Slotte, maire de Porvoo en Finlande
24.09.2005
Monsieur le président, Mesdames, Messieurs, Chers Collègues, Chers Amis,
Je vous remercie de m’avoir invité à participer aux célébrations du anniversaire de Vigipol et présenter le combat contre le marée noir en Finlande. J’ai fait connaissance avec la Bretagne 1974 et lors d´une visite en France au printemps 1978 je me rappelle le choc, le désespoir et la colère du peuple de Bretagne lors de la tragédie de l’Amoco Cadiz. Et plus tard le désespoir et la colère ont été transformées en énergie et à Vigipol. Depuis, il a toujours été très naturel pour moi de me soucier des marées noires qui menacent la ligne côtière de cette région.
Jusqu’à présent, le Golfe de Finlande et la Mer Baltique ont été épargnés par les grandes catastrophes pétrolières. La région avec un immense archipel et la ville bilangue de Porvoo, en suedois Borgå, où je suis maire est situe à l’est de la capitale finlandaise Helsinki. Nous avons été confrontés à une poignée d’accidents mineurs depuis les années 1960. En février 1987, le vaisseau Antonio Gramsci s’est échoué, provoquant une marée noire d’environ 650 tonnes au milieu d’un archipel très fragile.
Le transport de pétrole le long du Golfe de Finlande a connu un développement spectaculaire ces dernières années. On estime que en 2010 les volumes sont près de 200 millions de tonnes. En sus de ce développement, le va?et?vient constant entre Helsinki et Tallin travers le Golfe de Finlande, connaît également un développement incessant. Dans la partie orientale du Golfe, les passages sont étroits et difficilement navigables, et le archipel tout au long de la côte de Finlande subirait de plein fouet une éventuelle marée noire d’importance, le cas échéant.
L’Agence Finlandaise pour l’Environnement, placée sous la tutelle du gouvernement et chargée des questions environnementales, est responsable des questions liées aux marées noires en mer. Elle dispose des vaisseaux et autres équipements utilisés pour combattre ces phénomènes. Le long de la côte et sur les terres, les communes et les services de sauvetage des régions sont chargés de combattre les marées noires. Ces opérations sont menées par les unités régionales des services de sauvetage, qui sont relativement bien équipées de véhicules, de vaisseaux et d’autres équipements. En cas de catastrophe, les agences environnementales de l´état et les unités régionales des services de sauvetage rassembleraient tout naturellement leurs ressources. En outre, nous disposons d’une foule de casernes de pompiers volontaires le long de la ligne côtière. L’unité régionale des services de sauvetage, placé sur la tutelle de Borgå, dispose d’environ 600 personnes pour traiter une éventuelle catastrophe.
Le gouvernement finlandais supporte l’essentiel du fardeau économique lié au combat contre les marées noires. Le coût des opérations qui constituent ce combat est remboursé par le Fonds de Protection contre les marées noires. Ce fonds est constitué, d’une part, de fonds issus du budget national et, d’autre part, de contributions prélevées sur l´importation de chaque ton de pétrole en Finlande. Le fonds rembourse le coût de tous les équipements utilisés pour combattre les marées noires. Il se charge également d’intenter les éventuelles procédures judiciaires à l’encontre de la ou des parties responsables de la marée noire. Ainsi, chaque commune, le service de sauvetage ou les entreprises privées qui fournissent les équipements et le personel n’ont pas besoin d’intenter par elles?mêmes de quelconque action ou attendre des années pou eventuellement etre remboursées.
Les risques de grande marée noire ayant augmenté de manière significative ces dernières années, le gouvernement finlandais a décidé, en 2002, de renforcer ses capacités de combat contre les catastrophes. Au printemps 2005, un groupe de travail nommé par le Ministère de l’Environnement, proposa de fonder un centre pour le combat contre les dégâts provoqués par les marées noires au sud de la Finlande
La ville de Borgå, en collaboration avec deux autres villes (Kotka et Anjalankoski), proposa que les trois villes se partagent le centre pour le combat contre les dégâts provoqués par les marées noires. Le dépôt et la formation du personnel nécessaire à l’utilisation du matériel seront situées à Borgå ou se trouve aussi le raffinerie du petrole en Finlande, la formation et education general du personel pour ces types d´actions seront situés à Kotka, un des plus grands ports de la Finlande, tandis que le traitement des matières polluées se fera à Anjalankoski.
La ville de Borgå a mis un terrain à la disposition du dépôt et se dit prête à prendre en charge une partie des coûts de construction du centre. En collaboration avec une entreprise chargée de participer au combat contre les marées noires, nous avons engagé des négociations avec l’état pour définir comment devra fonctionner le centre, comment il sera administré et comment il sera géré. Une possibilité serait de constituer une société anonyme, dont l’état et l’industrie fourniraient le capital social. L’objectif serait de mettre en place une activité commerciale viable à Borgå. D’après nos estimations, le centre pourrait fonctionner d’ici 2 ans.
Le centre pour le combat contre les dégâts provoqués par les marées noires que nous prévoyons de construire, exercera différentes activités. L’état et l’industrie devraient conjointement supporter la responsabilité de l’achat de l’ensemble des équipements et du matériel. Le matériel et les compétences du centre sont commercialisés et proposés soit à des fins préventives, soit en cas de catastrophe subite. Pour l’état, l’intérêt de participer serait basé sur l’idée qu’en cas d’accident, du matériel et de l’équipement seraient immédiatement accessibles. Pour l’industrie, l’intérêt serait la disponibilité d’un dépôt de matériel accessible, qui pourrait servir de lieu d’exposition et de commercialisation des opérations de contrôle des marées noires proposées à travers toute l’Europe. C’est ce qui incite l’industrie à renouveler sans cesse son équipement. Ce concept permettrait un combat efficace contre les marées noires et serait créateur d’emplois locaux. Nous ne croyons pas tellement aux dépôts où l’équipement peut rester des années durant sans être jamais utilisé voire, au pire, court le risque de devenir obsolète et inutilisable.
Les entreprises du secteur de la lutte contre les marées noires et les financiers aptes à se constituer en réseau, sont convaincues de l’efficacité de ce concept commercial. A l’heure qu’il est, des négociations sont en cours un peu partout dans le monde pour savoir comment il peut renforcer l’efficacité du combat contre les dégâts provoqués par les marées noires.
Parallèlement à cela, nous lançons des projets inter?régionaux en coopération avec St Petersbourg, la region de Leningrad et les universités et autres institutions de la région. Un projet de ce type devrait également voir le jour en Estonie. L’objectif de tout cela est de créer une base de connaissances et une formation communes qui permettraient de diriger et d’organiser les contributions en matière de lutte contre les marées noires dans le Golfe de Finlande et la Mer Baltique. Je viens juste de rentrer de St Petersbourg où, en ma qualité de président d’une équipe chargée d’un projet d’éco?logistique, j’ai participé à un séminaire avec des participants représentant les partenaires finlandais et russes.
Mesdames, Messieurs, cheres collegues et chers Amis, le combat contre les dégâts provoqués par les marées noires doit être développé en collaboration avec tous les acteurs. Nous n’avons pas la même longue expérience que vous autres en Bretagne, mais par exemple Lamor Corporation à Borgå ont pour marché le monde entier et possèdent de grandes compétences. En outre, nous sommes convaincus qu’une coopération enthousiaste avec le secteur privé ne pourra qu’être bénéfique à ce combat et le rendra plus efficace. Un réseau qui, en cas de grande catastrophe, peut rapidement rassembler de l’équipement et du personnel, est une idée qui mérite une attention particulière. Rien, sauf les obstacles commerciaux et, j´espers qu´ils n´existent pas, ne saurait empêcher, par exemple, le centre pour le combat contre les marées noires de Borgå, d’apporter du matériel et de l’équipement en moins de 48 heures sur la côte bretonne si et lorsque cette dernière est menacée de pollution.
Sur ces bonnes paroles, je souhaite à Vigipol et à ses dirigeants et avec toutes les partenaires, le plus grand succès dans leurs travaux pour protéger la ligne côtière bretonne contre la pollution. Je vous remercie pour l´attention .