Enfin le énième appel à candidature est sorti le 15 mai 2020 pour le renouvellement des remorqueurs de haute Mer Abeille Flandre et Languedoc âgés de plus de 42 ans.

Ces navires devraient être remplacés depuis plus de 5 ans et puis comme dans notre pays tout est compliqué, procédurier etc… un appel à candidature vient enfin d’être publié mais, quel appel à candidature ! Les Associations MOR GLAZ et du Remorquage, ne peuvent pas seulement imaginer que les utilisateurs des remorqueurs « les 3 Préfets Maritimes » aient pu être consultés.

Cet appel à candidature a suscité quelques interrogations de la part des spécialistes de l’Association MOR GLAZ et il faudra être courageux pour candidater sur un texte aussi flou :

Point positif, il est demandé des remorqueurs pour effectuer ces missions de sauvetage en Mer, cette demande  est importante, il suffit d’avoir participé à quelques sauvetages, assistances et autres missions pour faire la différence entre un remorqueur et un navire de type supply (navire qui n’est plus à l’ordre du jour depuis quelques années).

Points négatifs, les contrats envisagés sont de 10 ans « non renouvelables », sachant qu’un remorqueur du type Abeille Bourbon et Liberté (il faut au moins des remorqueurs de ce type) coute environ 70 à 80 millions € l’unité selon leur fiabilité, aucun Armateur sérieux ne prendrait la Mer pour une aventure aussi incertaine, les écueils seraient trop nombreux, trop de brume, une trop faible visibilité.

Les missions de  protection du littoral sont des missions sérieuses, qui ne peuvent être assurées qu’avec des navires de qualité, bien armés en effectif en nombre et en qualité. Ces navires devront-être puissants, modernes, sous pavillon Français 1er Registre, avec des taux d’affrètements de bons niveaux (les taux d’affrètement des navires affrétés sont sous payés et la tendance reste à la baisse).  Cet appel à candidature évoque un certain bricolage administratif qui n’a rien d’économique ni de maritime, un sentiment de ne connaître ni les missions ni les moyens nécessaires, un certain amateurisme !

Qui sont celles et ceux qui peuvent bien élaborer de tels textes, et dans 10 ans ?

Pour les Associations MOR GLAZ et du Remorquage, nous croyons avoir deviné un certain désengagement de l’État pour les missions d’assistance et de  sauvetage en Mer, sous l’autorité des Préfets Maritimes (Préfets de la Mer).

Un certain bricolage pour les 10 prochaines années, puis l’inconnue ! Celles et ceux qui feraient le mauvais choix se retrouveront un jour face à leurs responsabilités et devront répondre aux citoyens très attachés à ces missions de service public.

Il y a 42 ans «AMOCO CADIZ » … !

Rappelons que depuis 2011, les moyens de sauvetages manquent dans le Golfe de Gascogne et en Corse,  nous l’avons souvent évoqué.

Pour les Associations Jean-Paul HELLEQUIN

Il y a 20 ans ( le 12 décembre 2019)  au large de la Bretagne, les Autorités Maritimes Civiles et Militaires, l’Action de l’État en Mer, les Marins de « Abeille FLANDRE » après une nuit agitée venaient de comprendre après avoir joué chacun leur rôle avec professionnalisme et compétence, que le vieux trop vieux pétrolier « ERIKA » allait vomir sur les côtes Bretonnes des milliers de tonnes d’un déchet pétrolier.

 

Ce déchet pétrolier allait souiller plus de 400 kilomètres de notre littoral, tuer plus de 150.000 oiseaux, et vraisemblablement transformer pour plusieurs décennies la Flore et la Faune et mettre en difficulté des Entreprises etc. Lorsque cela est écrit, rien n’est fait, juste un triste constat !

Ce navire « ERIKA » n’aurait jamais dû quitter le port de Dunkerque, mais comme trop souvent, il vaut mieux tourner la tête  et ainsi ne pas voir les vieux navires en escale ici ou là, ne pas avoir de décision à prendre, afin de stopper un navire dangereux pour l’Homme et l’Environnement.

Cette catastrophe n’a pas renforcé les contrôles, elle a multiplié les mille-feuilles administratifs.  Tant que  les ports en France, en Europe et dans le Monde seront concurrentiels, il excitera, règnera un certain laxisme sur les contrôles des navires et les conditions sociales des Gens de Mer.

Oui ce genre d’accident reste possible mais en pis encore, aujourd’hui plusieurs navires transportent dans leurs soutes (réservoirs) bien plus que le volume transporté par « ERIKA ». Les moyens de secours existent-ils pour faire face à ces grands navires en cas de difficultés l’Association MOR GLAZ en doute !

Certains porte-conteneurs gigantesques transportent 23.000 conteneurs, que contiennent-ils ? souvent des  produits bien plus dangereux que le déchet transporté par « ERIKA ».

La Sécurité Passive Embarquée doit donc être rendue obligatoire par l’Organisation Maritime Internationale,  elle doit être impulsée par les Assureurs, Affréteurs et autres acteurs du transport maritime.

Après cette catastrophe écologique, que savons-nous de la santé des bénévoles qui se sont rués sur les plages en décembre 1999 ?

Que sont devenus les pétroliers double-coques? Cette bonne mauvaise idée prônée dans l’urgence et le déferlement médiatique 

Et ces 1.850 000 Marins recensés, sont-ils mieux traités ?, sont-ils mieux considérés ?, après que soit  refusé par l’Union Européenne le paquet « ERIKA 3 » qui devait protéger les Marins, traiter du droit social de ces derniers qui contribuent largement aux échanges entre les continents, et au business de la première activité mondiale qu’est le transport maritime.

Pour l’Association MOR GLAZ     Le Président Jean-Paul HELLEQUIN