A 50milles nautiques, le canot de Sauvetage MEN-MEUR était -elle la solution pour porter assistance au chalutier MEN BRIAL?

photo SNSM

L’Association MOR GLAZ s’interroge et interroge  sur les conditions du remorquage du chalutier « MEN BRIAL » du Guilvinec effectué à 50 milles au large des côtes Bretonnes le 29 décembre 2022  par la vedette de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM)   « MEN MEUR » : -« le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS)  d’Etel avait-il les éléments suivants : -« ce canot  vedette SNSM est en 3ème catégorie  les limites dans lesquelles il peut intervenir sont de 20 milles de la terre la plus proche. D’autres solutions ont-elles été envisagées afin d’assister ce chalutier et son Equipage ?

Le jeudi 29 Décembre 2022 vers 2 heures du matin, le CROSS Etel sollicite les membres de la station SNSM du Guilvinec et leur demande s’ils veulent bien aller prendre en remorque le chalutier « MEN BRIAL » en panne de moteur à 50 milles des côtes bretonnes. Ce chalutier semi-côtier en acier du Guilvinec vient de subir une avarie de machine suite à la rupture de la courroie de la pompe à eau.

Comme d’habitude le courage incontestable de ces hommes l’emporte malgré une météo difficile, le canot SNSM de 15,52 m fait route de nuit sur le chalutier en panne pour cette mission d’assistance et non de sauvetage, précisons-le. Six hommes sont à bord et connaissent une navigation plus que difficile dans une houle de plus de 6 mètres, à tout instant l’incident ou la panne peuvent également survenir !

Pour l’association MOR  GLAZ qui défend les marins, le  remorquage du  « MEN BRIAL  »  par le canot « MEN MEUR » de la SNSM du Guilvinec aurait pu tourner au drame. Pour mémoire, rappelons-nous en Juin 2019 le naufrage du canot SNSM « JACK MORISSEAU » des Sables d’Olonne qui avaient coûté la vie à trois sauveteurs bénévoles et avait ému  et endeuillé le monde Maritime.

Pourquoi le remorqueur « ABEILLE BOURBON » n’est-il pas intervenu ?

 Bien qu’en cette période de l’année, les navires en mer  ne soient pas «  légions »,  nous nous étonnons que « L’ABEILLE BOURBON », en mer ce soir-là,  n’ait pas été sollicitée par le CROSS Etel pour venir en assistance à ce chalutier acier de 16,50 m, d’un déplacement de plus de 100 tonnes.  Cette nuit-là, le CROSS  Etel a-t-il émis un signal PAN PAN ?

 L’acheminement d’une courroie de rechange par hélicoptère a-t-elle été envisagé ?

 Pour les chefs mécaniciens opérant sur les navires de pêche et autres il est évident que les courroies font partie du matériel de rechange obligatoire. La nouvelle politique des Affaires Maritimes conduisant à réduire les visites de sécurité sur les navires interpelle l’Association MOR GLAZ et ne prend pas le cap que nous défendons depuis de nombreuses années !

 Bien que les statistiques de la SNSM démontrent que les distances moyennes d’intervention soient d’environ 3,5 nautiques, pourquoi le CROSS Etel n’a-t-il pas tenu compte des limites du permis de navigation du canot  « MEN MEUR» ?

 L’Association MOR GLAZ qui compte parmi ses Adhérents de nombreux sauveteurs ne peut que dénoncer ces missions de l’extrême où on demande à des sauveteurs bénévoles d’aller au-delà des limites humaines et matériels.

Aussi, nous souhaitons faire prendre conscience aux Officiers de permanence des CROSS qu’après ce « remorquage de 18 heures », les canots SNSM d’une longueur de 15,50 m et d’un poids de 24 tonnes  ne sont pas des remorqueurs de haute-mer !

Pour l’Association MOR GLAZ         Le Président et le Vice-Président

Jean-Paul HELLEQUIN et Bernard Le BIHAN