Hommage appuyé de Jean Luc Lapel à l’Abeille Languedoc : Ancien Maître Mécanicien aux Abeilles Internationnal Membre de la  SNSM Station du Havre    Vice-président de « MOR-GLAZ »    Membre de « French-Lines »           Membre du Musée Maritime & Portuaire du Havre       Membre de l’USST 488 Le Havre 16ème Port US  Délégué de l’éducation nationale

Ce mercredi d’août 2022, l’Abeille Languedoc arrive à Brest pour un ultime accostage. J’étais triste et très ému ce jour-là.

J’imagine l’émotion des marins pour un dernier accostage. L’émotion des mécaniciens qui stoppent tour à tour les moteurs principaux et pour finir les groupes électrogènes. Ça y est la vieille dame a rendu son dernier souffle. Mais quelle belle carrière !

L’Abeille Languedoc arrive à Dunkerque en 1979, en même temps l’Abeille Flandre arrive à son tour.

L’Abeille Bretagne, la cadette de la flotte prépare son voyage inaugural de Dunkerque au Nigéria. Je suis à bord comme Maître-mécanicien.

On pourrait penser qu’une grande partie de la nouvelle génération est à Dunkerque pour une fête de famille.

Quelques mois plus tard, j’embarque sur l’Abeille Languedoc, à Cherbourg, quai de France, à l’endroit même où les plus grands transatlantiques ont accostés. C’est sûrement un signe et une place bien méritée.

Je suis sur un navire imposant, fonctionnel pour la machine.

Après avoir navigué sur l’Abeille 15, 2800 cv ; l’Abeille 30, 7500 cv ; l’Abeille Normandie et Provence, 16000 cv ; me voilà sur le Languedoc, 23000 cv.

Des sauvetages, j’en ai fait un bon nombre avec vous.

En février 1983, en patrouille sur le rail au large des « Casquets », la mer est forte. La passerelle capte un « May-Day » à 5h00 heure du matin. Une voie d’eau sur un bateau militaire nigérian. Nous évacuons plus de cinquante marins tétanisés, en faisant des rotations avec le « zodiac » avec huit personnes à bord, plus le second-maître et moi. Un beau sauvetage réussi grâce à vous.

Et puis, je n’étais à bord, mais le sauvetage du pétrolier malgache cassé en deux et pris en remorque à seulement 900 mètres du plateau des « Minquiers » par le commandant Jean Bulot.

Je ne peux pas citer tous les sauvetages. Votre carrière est remarquable et mérite l’admiration.

Aujourd’hui, Madame, vous nous quittez, mais vous pouvez être fière et même très fière de votre carrière, en tous cas moi je suis fière de vous avoir servie.

C’est le cœur serré que je vous dis Adieu Madame.

Jean-Luc Lapel.

   e.mail : jean-luc.lapel@wanadoo.fr