Que pouvons-nous dire de la situation des Marins du  cargo Algérien « SAOURA » qui est détenu à Brest depuis le vendredi 29 octobre 2021? 

 

 

Ce cargo en provenance d’Algérie, qu’il avait quitté le 29 septembre 2021, devait rejoindre Anvers avec une cargaison de conteneurs vides (une période durant laquelle les conteneurs sont si recherchés, convoités).

Lorsque ce cargo avait quitté l’Algérie, les Marins étaient déjà dans cette situation Sociale scandaleuse. Le cargo était resté au mouillage en baie de Douarnenez (dans le Finistère) plusieurs jours afin  de tenter de remédier à un problème d’injecteurs et de bouilleur. Puis il a escalé à Brest pour s’approvisionner en vivres et en eau douce !

Une visite à bord des inspecteurs du Centre de Sécurité des Navires de Brest est venue compliquer cette escale improvisée pour le navire de la Compagnie Nationale Algérienne de Navigation (C.N.A.N). 

L’inspection effectuée à bord a permis de relever quelques déficiences, des problèmes sur des équipements électroniques, des conditions d’hébergement et de vie sous normes, mais surtout des salaires impayés depuis plusieurs mois pour les 22 Membres de l’Equipage.  En application des dispositions du Mémorandum de Paris, applicables à tous les navires en escale, le cargo n’a donc pas été autorisé à appareiller.

L’Association MOR GLAZ comme toujours bien informée a aussitôt prévenu Laure TALLONNEAU, l’Inspectrice de la Fédération Internationale des Transports (ITF) afin de  tenter de chiffrer les salaires impayés et de débloquer la situation. Une tâche difficile, les situations des Marins du bord étant semble-t-il très disparates. Des contrats de travail et des fiches de paie non conformes à la  Maritime Labour Convention (MLC)- pourtant applicable depuis 2013 dans la plupart des ports d’escale. Au total, plus de 60 000 Euros seraient dus, pour 3 mois de salaire, alors que les montants des salaires sont extrêmement bas et bien en dessous des minimum de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)  / ITF.

L’argent qui devait être remis aux Marins durant le week-end ne l’a toujours pas été. Pour avoir rencontré des dizaines de situations semblables, et d’après nos contacts, la Compagnie Nationale Algérienne de Navigation serait ruinée et ne pourrait plus faire face à ces « ses » dettes. Elle serait en cessation de paiement !

La situation se déroule certes dans un contexte de relations tendues entre les autorités Françaises et Algériennes qui pourraient  durcir le conflit, mais pour l’Association MOR GLAZ, tous les Marins doivent être défendus de la même manière et avec la même détermination, quelle que soit les relations diplomatiques de la France !

Depuis le début de cette affaire honteuse et ubuesque, l’Association MOR GLAZ dénonce les pratiques et comportements  de ce pavillon National des pires « pseudo-armateurs », qui exploitent des Marins, qui ne remplissent ni leurs contrats ni leurs obligations élémentaires. Dans ce cas, l’Armateur est un Etat. Ces Marins doivent être sauvés de ce naufrage Social. Nous savons aussi, que la C.N.A.M  essaie d’arnaquer ces « ses » pauvres Marins  en immisçant des retenues sur les salaires.

La Compagnie Nationale  tente désespérément de limiter  sa responsabilité en incriminant la COVID. Pourtant aucun autre abandon n’est à déploré dans la région. Et les impayés de salaires sont bien antérieurs à la COVID  (un accord d’entreprise de 2015 accordait déjà un délai de paiement des salaires). La question que se pose sérieusement l’Association MOR GLAZ est la suivante. Ces pauvres Marins se retrouvent-ils en situation d’abandon et que font les Administrations, qui ont l’obligation de faire cesser ce délit ?

L’Association MOR GLAZ, à une pensée toute particulière pour l’Equipage du « SAOURA » leurs Familles, et ceux des autres navires se trouvant dans la même scandaleuse et douloureuse situation !

 

Pour l’Association MOR GLAZ             Le Président Jean-Paul HELLEQUIN