-« l’Association MOR GLAZ attire depuis très longtemps le risque de transporter ces véhicules sur des navires, certaines précautions doivent être prises ! Un expert en la matière et Adhérent de l’Association est fréquemment consulté. Monsieur Eric SLOMINSKI est un grand spécialiste ancien Officier Navigant de la Marine Marchande, Conseiller et Consultant en exploitation et manutention de navires RoRo, ces coordonnées 0786408547.
Pour l’Association MOR GLAZ tout incendie sur un navire est difficile à maitriser tant à quai qu’en Mer, de plus est lorsque celui-ci transporte des véhicules électriques.
Dans le cas du navire « DELPHINE » de la Compagnie Luxembourgeoise de Navigation, elle devra exiger la vérité aux Enquêteurs. Cette fois pas de victimes et MOR GLAZ salue la rapidité du Commandant de faire évacuer l’Equipage ! Le « DELPHINE » , est un navire de 234 mètres battant pavillon Maltais, construit en 2018.
Une soixantaine de véhicules électriques à bord du « DELPHINE » : ci-dessous une synthèse des dangers des batteries et véhicules électriques dans le transport Maritime !
-« Malheureusement l’actualité nous a démontré que les incendies de batteries lithium à bord des navires que ce soient sur des portes conteneurs ou des navires RoRo ou RoRoPax vont jusqu’à faire des dégâts irréversibles aux navires. Les incendies de batteries au lithium-ion à bord des porte-conteneurs ont déjà fait quelques victimes très médiatisées, le X-Press Pearl, le Maersk Honam et ceux dont on aura toujours un doutes ou que les enquêtes ne sont terminés : Le Grande America, Sincerity Ace, Diamond Highway, Fremantle Highway…
Le risque que représente le transport maritime des véhicules électriques qu’ils soient neuf ou d’occasion est bien réel pour les compagnies maritimes et notamment de navires RoRo et RoRoPax.
La perte du « Felicty ace », même si personne, jamais ne pourra confirmer ou affirmer que la perte de ce navire est due à un véhicule électrique, reste un avertissement, une alerte, sur les risques d’un emballement thermique. Par définition, l’expédition de tout « engins » fonctionnant au batteries lithium devient alors une source de dangers pour le navires et l’armateur. Le développement médiatique sur les bienfaits de la voiture électrique et leur vente exponentiel est devenu une menace permanente pour les transporteurs maritimes. Le transport des batteries dans des conteneur 20 ou 40 pieds et sur des portes conteneurs est dangereux, néanmoins sur un navire roulier et de plus à passagers cela devient extrêmement problématique. Certaines compagnies maritimes comme « Wallenius Wilhelmsen » impose à tous véhicules neuf embarquant sur leur navire, que les batteries soit chargé uniquement à 30% de leur charge et de plus refuse véhicule électrique d’occasion sur leurs navires sous prétexte qu’ils ne connaissent pas l’état de ces véhicules.
Effectivement le motif est recevable mais sur les navires rouliers à passagers, peut imposer aux passagers de se présenter à l’embarquement avec uniquement 30% de charge, c’est impossible. Il faudrait alors dans chaque port de destination autant de lieu de charge qu’ils y auraient de véhicules qui débarqueront pour que cela ne devienne de la discrimination. D’autres armateurs de navires rouliers préféreraient que l’état de charge soit encore plus abaissé. Nous pouvons constater qu’une compagnie maritime de navire rouliers a pris ce dossier sérieusement en mains. DFDS ou nous pouvons lire que cette compagnie recherche activement à atténuer les risques potentiels sur le transport des véhicules électriques. La majorité des armateurs commence seulement à prendre conscience qu’à la suite d’un emballement thermique d’un seul véhicule, ils pourraient perdre le navire, l’équipage et peut être même les passagers. Il faut bien être conscient et nous avons pu le constater avec le Felicity Ace , lors d’un emballement thermique le navire, l’équipage et les passagers sont livré à eux même. Il n’y a pas la possibilité de faire le 18, seule la réactivité de l’équipage fera la différence. Néanmoins dans un milieu confiné, en mer au large des côtes ou le cheminement a travers tous les véhicules est extrêmement compliqué et restreint sans imaginer une météo exécrable, la lutte sera inégale et quasiment perdu face à ce phénomène que l’on appelle l’emballement thermique.
- L’emballement thermique
Une batterie au lithium, est un assemblage de cellules. Pour fonctionner, ces cellules contiennent un électrolyte, un transfert d’électrons forment le courant électrique qui circulent de la cathode à l’anode dans la cellule. Néanmoins, si une anode rentre en contact avec une cathode, c’est le court-circuit. Dès lors la batterie est soumise à un échauffement constant, la première phase de l’emballement thermique apparaît.
La batterie atteint alors une température limite, une réaction exothermique se produit. Le phénomène devient instable et conduit à l’incendie de la batterie, voire l’explosion. La forte chaleur dégagée par une cellule lithium fait monter la température des cellules adjacentes et déclenche à leur tour l’emballement thermique généralisé qui aliment ainsi une réaction en chaine qui peut être violente et atteindre des températures en quelques secondes de plusieurs centaines de degré (jusqu’à 1000°). La rapidité, la violence et l’émanation des fumées à bord vont rapidement étendre la propagation de l’incendie.
L’emballement thermique d’un véhicule suite à un incendie n’est pas systématique, cela dépend de la conception de la batterie. L’important volume d’air dans les sous- ponts de cargaison et la puissance des ventilateur de changement d’air fourniront un apport d’oxygène qui entretiendra l’incendie, avant que l’officier de quart ne coupe la ventilation. Il est à noter que certains navires rouliers à passagers ne sont pas compartimentés et que le local a cargaisons fait la longueur totale du navire. La lutte vers le feu aux véhicules adjacent rend la lutte contre l’incendie extrêmement compliqué dans la configuration d’un navire en mer.
Il me semble constater que pour les fabricants de batteries lithium la sécurité de celle-ci n’est pas une priorité et que les pourcentages d’emballement thermique ne justifient pas que ce soit une priorité.
- Les causes des sinistres
Les différentes causes d’incendie peuvent être de plusieurs types :
- La surcharge ou la surchauffe due à un court-circuit ;
- Le vieillissement de la batterie en conditions « normales » d’utilisation
- Une dégradation précoce dû à une utilisation en conditions démesurées.
- Une manutention des véhicules incorrecte avec un choc
- Un mauvais soit d’arrimage ou un mauvais assujettissement.
- La fabrication de batteries non conformes,
Les batteries au lithium supportent mal les températures au-delà de 70° Celsius, selon sa conception elle peut commencer à se dégrader. Certes, tout dépend du modèle du véhicule, la qualité et conception de la batterie, néanmoins au-dessus de 50° suite à un stationnement prolongé sur un parking plein soleil, en été, en Provence, la batterie commence à se dégrader, un court-circuit pourrai se produire et entrainer un emballement thermique. il est donc impératif d’éviter d’arriver à des niveaux de température trop élevé.
- Conclusion: Les feux de véhicules électriques se multiplient en lien avec leur déploiement commercial et les incitations gouvernementales.
Ces « nouveaux » feux vont être rencontrés plus fréquemment par les équipes de secours qui ne sont pas toutes formées à ce type de risques.
La durée de la phase d’extinction sera dépendante de la typologie de la batterie, de son état et de son accessibilité. La présence de trappe d’accès au pack batterie simplifie la phase d’extinction et de refroidissement.
Cette Synthèse ci-dessus est d’Eric SLOMINSKI !
Le but de l’Association MOR GLAZ n’est pas d’effrayer ni de faire peur, mais de faire en sorte que les Marins puissent exercer leur métier sans prendre de risques, alors que le danger est expliqué !
Pour l’Association MOR GLAZ Le Président de l’Association MOR GLAZ